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Période Kofun

Période Kofun

 

Kofun de Takehara. Pierre du fond de la chambre funéraire. v. 550-600

Les origines de la peinture japonaise remontent bien en avant dans la période préhistorique du Japon. Des poteries du Jōmon ancien du site d’Ondashi (Takahata) sont en grande partie couvertes de spirales de peinture à la laque noire6. Au Jōmon final ce sont des jeux complexes de courbes dynamiques en laque rouge sur fond de laque noire, sur le site de Kamegaoka7,8.

De la période Kofun seules les peintures des chambres funéraires des grands tertres funéraires, kofun, datant du VIe siècle ont été préservées. Les toutes premières peintures comportent de nombreux motifs décoratifs ou /et symboliques, triangles et « crosses de fougères ». Celui de Hi no oka (Fukuoka) de la première moitié du VIe siècle9 est orné de grands cercles concentriques rouges, bleus et jaunes, partiellement effacés et de quelques motifs figuratifs, oiseau, cheval, carquois, épée, bateau. Ces peintures murales géométriques mais aussi figuratives accompagnent donc le défunt10. Le kofun d’Ozuka 王塚古墳 (Fukuoka, découvert en 1934) est le plus spectaculaire des kofun aménagés et ornés de peintures. Celles-ci sont d’une totale originalité, sans aucun lien avec un quelconque modèle et d’une parfaite cohérence stylistique. L’espace de la chambre funéraire, dans sa totalité, est couvert de motifs. La partie haute est couverte de couleur rouge et ponctuée de disques blancs. Les parois verticales et les volumes bas sont couverts de motifs triangulaires ou losanges, verts, bruns, rouges, quelques disques blancs et des formes schématiques stylisées évoquant des carquois et des boucliers, ainsi que deux arcs et deux chevaux sur les côtés de la porte d’entrée. Ces représentations pourraient correspondre à des haniwa, ainsi figurés en couleur brune surlignée de rouge, les flèches étant indiquées par des traits verts. Quelques motifs sont réservés à certaines surfaces : « crosse de fougère » ou crochets par paires symétriques, ou en frise, triangles adossés ou affrontés par une pointe et d’autres motifs plus complexes11. Le kofun de Mezurashizuka12 présente une scène avec, de gauche à droite, un batelier poussant sur sa rame, une « tour » et un oiseau en tête du bateau, surmonté de cercles concentriques rouges, bleus, blancs à points rouges, puis trois grands carquois, dont deux couverts par deux spirales et, sur la droite deux batraciens (de face et de dos) et un personnage avec une « tour »13. Les peintures du kofun de Takehara (Fukuoka) ne comptent plus que quelques motifs des débuts, triangles et spirales. Entre deux grands éventails, un homme tient un cheval par la bride à côté d’une embarcation, au-dessus de ce qui pourrait évoquer des vagues. La scène est dominée par un animal fantastique, griffu et crachant des flammes. En 2020, cette peinture est la dernière avant l’arrivée de modèles chinois d’époque Tang dans le Takamatsuzuka, lorsque la capitale se trouvait à Fujiwara-kyō (694-710) au cours de la période d’Asuka (592-710).

Toutes ces peintures jugées comme « barbares » n’ont été considérées comme art que depuis peu et leur conservation vient d’être prise en charge en raison de leur état problématique.

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