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Vitaliano Brancati (Pachino 1907-Turin 1954)

Vitaliano Brancati (Pachino 1907-Turin 1954), écrivain, essayiste et dramaturge, scénariste à ses heures, a vécu la majeure partie de sa vie en Sicile, à Catane, et à Zafferana, après être passé par Rome dans sa jeunesse.
Sa terre natale de Sicile sert de décor à l’ensemble de son oeuvre qui peut se diviser en trois périodes. Don Juan en Sicile (1942) témoigne d’un moralisme aigu et satirique. La seconde période de sa production littéraire est plus tragique comme en témoigne Le Bel Antonio (1949), qui sera porté à l’écran en 1960 par Mauro Bolognini et dont le rôle-titre est interprété par Marcello Mastroianni. Enfin, la fin de son oeuvre est teintée par l’angoisse de la mort, notamment dans Les Ardeurs de Paolo (1955).

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Vitaliano Brancati, né le  à Pachino, dans la province de Syracuse en Sicile et mort le  à Turin, est un écrivain italien.

Il a traité du fascisme dans son livre Il vecchio con gli stivali ce qui lui a valu de vives critiques. Cependant, Brancati a su montrer les limites du fascisme et les moyens employés par ses partisans pour faire inscrire au parti toute la population. Un de ses autres livres, Le Bel Antonio, a été adapté au cinéma par Mauro Bolognini.

« Vitaliano Brancati fut l’un de ces jeunes gens chez qui l’ennui acquiert une dimension quasi-métaphysique, et génère un déséquilibre durable. »

Jeunesse

Fils d’un avocat, issu d’une famille assez aisée, Vitaliano Brancati arrive à Catane à l’âge de treize ans. Il baigne dans un milieu familial très littéraire : son père écrit des nouvelles et des critiques littéraires. Son grand-père a lui-même publié des poèmes.

À dix-sept ans, il fonde une revue dans laquelle il publie des poèmes. C’est à cette même époque (1924) qu’il s’inscrit au parti national fasciste. Il écrira :

« Je regardais avec une admiration béate, comme des statues de Phidias, ceux de ma génération qui étaient les plus robustes et les plus stupides, et j’aurais donné deux tiers de mon cerveau contre un biceps bien prononcé2. »

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Le succès et le malaise

À Rome, sa fascination pour Mussolini le pousse à écrire une pièce de théâtre à la gloire du Duce, qu’il rencontre personnellement (1931), et à collaborer à des journaux fascistes, malgré son admiration pour Giuseppe Antonio Borgese, violemment opposé au régime. En 1934, à Rome il est le rédacteur en chef de la revue Quadrivio (« carrefour »). Cependant sa réussite dans le milieu littéraire ne l’empêche pas d’exprimer son malaise dans Singulière aventure de voyage, un roman jugé érotique et anti-conformiste, qui lui vaudra des critiques acerbes, puis la censure3.

L’anti-fascisme

Dès la fin de 1934, horrifié par ses précédents écrits, il exprime un dégoût du fascisme dans Les Années perdues (19341936), que l’on retrouvera dans ses livres suivants. De retour à Catane, il écrit Rêve d’une valse (1938), Don Juan en Sicile (1941), Le Vieillard avec les bottes (1944), Le Bel Antonio, qui obtient en 1949 le prix BaguttaLes Ardeurs de Paolo, inachevé, publié après sa mort et dont son ami Alberto Moravia dira que c’est « Une voix qui survit au silence du temps4. »

Le professeur

En 1937, son retour en Sicile pousse Brancati à chercher une activité plus noble que la vie littéraire à Rome dont l’aspect superficiel l’a beaucoup désillusionné. Il reprend ses études et devient professeur dans un collège de Caltanissetta. Cela ne l’empêche pas de continuer à écrire nouvelles, romans, chroniques, pièces de théâtre, scénarios. Mais il reste profondément amer et déprimé. À Leonardo Sciascia qu’il rencontre en septembre 1954, à Rome, il annonce : « Nous ne nous verrons peut-être plus. Je pars à Turin pour me faire opérer5. »

En effet, Brancati mourra au cours de cette intervention qui aurait dû être bénigne, et Sciascia en conclut :

« La vérité, c’est que lorsqu’un homme veut mourir, il y parvient. »

Œuvres

Romans

  • Rêve de valse (Sogno di un valzer), 1938
  • Don Juan en Sicile (Don Giovanni in Sicilia), 1942
  • Le Vieux avec les bottes (Il Vecchio con gli stivali e altri racconti), 1946
  • Le Bel Antonio (Il Bell’Antonio), 1949
  • Les Ardeurs de Paolo (Paolo il caldo), 1955

Théâtre

  • La governante. Commedia in tre atti, Bari, Laterza, 1952

Essais

Adaptations de son œuvre au cinéma

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