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St Pétersbourg




Saint-Pétersbourg /sɛ̃.pe.tɛʁs.buʁ/1 (en russe : Санкт-Петербу́ргSankt-Peterbourg[sankt pʲɪtʲɪrˈburk]2 Écouter) est la deuxième plus grande ville de Russie par sa population, avec 5 281 579 habitants en 2017, après la capitale Moscou. Saint-Pétersbourg a le statut de ville d’importance fédérale. La ville est enclavée dans l’oblast de Léningrad, mais en est administrativement indépendante. Elle est située dans le Nord-Ouest du pays sur le delta de la Neva, au fond du golfe de Finlande, un espace maritime de la mer BaltiqueCapitale de l’Empire russe de 1712 jusqu’en mars 1917, ainsi que de la Russie dirigée par les deux gouvernements provisoires entre mars et octobre 1917, Saint-Pétersbourg a conservé de cette époque un ensemble architectural unique. Deuxième port russe sur la mer Baltique après Primorsk, c’est aussi un centre majeur de l’industrie, de la recherche et de l’enseignement russe ainsi qu’un important centre culturel européen. Saint-Pétersbourg est la deuxième ville d’Europe par sa superficie et la cinquième par sa population.

Saint-Pétersbourg a été fondée en 1703 par le tsar Pierre le Grand dans une région disputée depuis longtemps au royaume de Suède. Par son urbanisme résolument moderne et son esthétique d’origine étrangère, la nouvelle ville devait permettre à la Russie d’« ouvrir une fenêtre sur l’Europe » et contribuer, selon le souhait du tsar, à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente une architecture unique qui mélange des styles architecturaux (baroquenéoclassique) acclimatés de manière originale par des architectes souvent d’origine italienne. Ses canaux et ses rivières bordés de palais lui ont valu le surnom de « Venise de la Baltique »3, et ses colonnades ou son « ordonnancement de perspectives, de palais, de bâtiments, de parcs et d’avenues » celui de « Palmyre du Nord »4,5. La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1990.

De sa fondation jusqu’au début du xxe siècle, Saint-Pétersbourg a été le principal centre intellectuel, scientifique et politique du pays. Au xixe siècle, la ville devient le principal port commercial et militaire de la Russie ainsi que le deuxième centre industriel du pays, après Moscou. C’est d’ailleurs à Saint-Pétersbourg qu’éclate la révolution russe de 1917 et où les bolcheviks triomphent. La ville connaît par la suite un certain déclin. Au début des années 1920, à la suite du transfert de la capitale à Moscou et de la guerre civile, le chiffre de la population s’effondre ; celle-ci ne retrouve son niveau d’avant 1914 qu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Le siège de près de trois ans durant ce conflit décime à nouveau sa population. Tombée à moins d’un million d’habitants à la sortie de la guerre, la ville se repeuple grâce à l’arrivée de ressortissants d’autres régions. Depuis cette époque, Saint-Pétersbourg a régulièrement perdu de l’influence par rapport à Moscou, phénomène qui s’est accentué depuis la libéralisation du système économique russe.

Saint-Pétersbourg a changé plusieurs fois d’appellation : elle a été rebaptisée Pétrograd (Петроград) de 1914 à 1924, puis Léningrad (Ленинград) de 1924 à 1991, avant de retrouver son nom d’origine à la suite d’un référendum en 1991.

Géographie

 

Saint-Pétersbourg, la Néva et le lac Ladoga.

 

Pont de la Trinité sur la Néva.

La ville de Saint-Pétersbourg se situe à 635 km au nord-ouest de Moscou et à 300 km à l’est d’Helsinki. Elle est construite sur le delta marécageux de la Néva au fond du golfe de Finlande en mer Baltique. La ville a une superficie de 606 km2 (1 431 km2 en incluant les agglomérations annexées par la ville en 1999 comme Peterhof et Pouchkine), dont 10 % d’étendues d’eau. La ville compte 42 îles. À l’origine, il y en avait un plus grand nombre mais de nombreux canaux ont été comblés. La ville est construite 2 à 4 mètres au-dessus du niveau de la mer. La nappe phréatique est très proche de la surface. Les rives du fleuve ont été consolidées à l’aide de pierres granitiques qui non seulement protègent la ville des eaux mais également contribuent à lui donner son cachet. Alexandre Pouchkine écrit en parlant de Saint-Pétersbourg : « La Néva s’est habillée de granit6. »

Du fait de sa faible élévation au-dessus du niveau de la mer, Saint-Pétersbourg est souvent victime d’inondations. En 2003, les statistiques officielles décomptaient 295 inondations depuis sa fondation, dont 44 depuis 1980. Les inondations les plus sévères ont eu lieu en 1824 (elle aurait fait, selon les statistiques, de 200 à 500 victimes) et en 1924.

La Néva est un fleuve très court (74 km de long) mais son débit (2 510 m3/s) en fait un des plus puissants d’Europe : en effet la Néva collecte, via plusieurs lacs, les eaux d’un bassin versant de 218 000 km2 (2/5 de la superficie de la France). À Saint-Pétersbourg, la Néva est large de 600 mètres et la vitesse du courant est élevée. Sur les 74 km de son cours, 28 sont situés à l’intérieur des limites de la ville. La longueur totale de tous les cours d’eau à Saint-Pétersbourg atteint 282 km et leur surface en eau représente environ 7% de la superficie totale de la ville.

Jusqu’au xixe siècle, les eaux peu profondes du golfe de Finlande arrivaient à recycler naturellement les effluents produits par la ville. D’ailleurs de nos jours, les eaux usées des 5 millions d’habitants et des nombreuses industries ne représentent toujours que 2 % des eaux déversées par la Néva. Mais, au milieu du xixe siècle, une première épidémie de choléra et de typhus éclata à cause de la mauvaise qualité des eaux. En 1908, une épidémie de typhus fit 9 000 victimes. Le problème fut réglé en 1910 par une modification du lieu de captage des eaux de la ville. Dans les années 1950 et 1960, l’accroissement rapide de la population remit le sujet à l’ordre du jour. Circonstance aggravante, les eaux de la Néva étaient alors très polluées avant même de pénétrer dans la ville : issues du lac Ladoga, elles étaient à la fois dégradées par les nombreuses usines installées sur le pourtour de ce lac et par la qualité médiocre des eaux des rivières alimentant le lac. Une usine de traitement fut construite à l’époque mais, de nos jours, 25 à 30 % des eaux usées ne sont toujours pas traitées. Le golfe de Finlande abrite essentiellement des espèces d’eau douce et quelques espèces d’eau saumâtre. L’écosystème local est fortement menacé par les activités humaines.

 

Nuit blanche sur la place de l’insurrection (Восстания) le 28 juin 2006 à 23 h (59,6° N).

Pour protéger Léningrad des inondations, le gouvernement soviétique a lancé en 1978 la construction du barrage de Saint-Pétersbourg long de 25 km : celui-ci barre tout le fond du golfe à 20 km au large, à la hauteur de l’île de Kotline sur laquelle est édifiée Cronstadt. Ces inondations ne sont pas liées aux périodes de hautes eaux de la Néva, mais à la pression exercée par les vents d’ouest sur les eaux du golfe qui empêchent les eaux du fleuve de s’écouler dans le golfe et qui, dans les cas extrêmes, les refoulent vers l’amont. Pour des raisons écologiques, la construction du barrage fut arrêtée à la fin des années 1980 alors que la moitié nord était déjà achevée : on s’était rendu compte que le barrage perturbait fortement la circulation des eaux côtières et avait fortement fait baisser leur qualité en les rendant en partie stagnantes. On craignait à l’époque que tout le fond du golfe se transformât en marécage. La construction reprit en 1990 avec l’aide technique des Néerlandais, spécialistes reconnus dans ce domaine, et l’appui financier de la Banque européenne d’investissement. Dans la mesure où les menaces pour l’environnement existent toujours, le barrage reste un sujet très controversé chez les habitants de Saint-Pétersbourg.

Climat

Saint-Pétersbourg se trouve à la même latitude que les villes d’Oslo et de Stockholm ainsi que du Sud de l’Alaska ou de la pointe sud du Groenland. Elle bénéficie d’un climat continental humide caractérisé par de forts contrastes thermiques entre l’hiver et l’été. Les étés sont relativement chauds avec une température moyenne comprise entre 19 et 22 °C, tandis qu’en hiver la température moyenne se situe entre -4 et −8 °C. La neige est présente 123 jours par an. Les précipitations (625 mm par an) sont particulièrement importantes durant l’été. Du fait de sa latitude très septentrionale, les nuits qui encadrent le solstice d’été ne sont jamais complètement obscures (« nuits blanches »). Le record de température à Saint-Pétersbourg est de 37,1 °C le 7 août 2010.

Relevé météorologique de Saint-Pétersbourg
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −8,8 −8,8 −4,2 1 6,6 11,8 14,4 13 8,1 3,4 −2,1 −6,4 2,4
Température moyenne (°C) −6,1 −6 −1,4 4,4 10,9 15,8 18,1 16,4 11 5,6 −0,1 −3,9 5,4
Température maximale moyenne (°C) −3,6 −3,3 1,8 8,5 15,6 20,2 22,2 20,2 14,4 8,1 1,8 −1,7 8,8
Record de froid (°C)
date du record
−35,9
1883
−35,2
1956
−29,9
1883
−21,8
1881
−6,6
1885
0,1
1930
4,9
1968
1,3
1966
−3,1
1976
−12,9
1920
−22,2
1890
−34,4
1978
−35,9
1940
Record de chaleur (°C)
date du record
8,6
2007
10,2
1989
14,9
2007
25,3
2000
33
2014
34,6
1998
35,3
2010
37,1
2010
30,4
1992
21
1889
12,3
1967
9,1
1953
37,1
2010
Précipitations (mm) 40 31 35 33 38 64 78 77 67 65 56 49 633
Source : Pogoda.ru.net [archive] le 

Histoire

Article général Pour des articles plus généraux, voir Histoire de la Russie et Union des républiques socialistes soviétiques.

Toponymie

 

Les débuts de la ville : plan de 1705.

Saint-Pétersbourg ne doit pas son nom à son fondateur, le tsar Pierre le Grand, mais à l’apôtre Pierre. Toutefois, la ville a reçu quatorze désignations différentes à l’origine ; les plus fréquentes sont : Sankt Piter-Bourkh ou Piter-Bourkh (dérivé du néerlandais Sint Pietersburg), mais aussi Petropol, voire Petropolis7. La forteresse, embryon de la ville, a porté brièvement le nom de Sankt-Pieterburch, puis la ville a été renommée rapidement Sankt-Peterburga (avec une forte consonance allemande).

Au cours du xxe siècle, la ville a été rebaptisée trois fois pour des raisons politiques. Tout d’abord, dès l’entrée en guerre de la Russie dans le conflit européen de 1914, entrée qui s’accompagne d’une poussée de nationalisme slave, Saint-Pétersbourg, jugé trop allemand, est russifié en août 1914 en Petrogradb (littéralement : « la ville de Pierre »). En 1924, à la mort de Lénine, la ville qui fut le théâtre de la révolution d’Octobre reçoit le nom du fondateur de l’URSS, devenant ainsi Léningrad (Ленинград) (littéralement : « la ville de Lénine »). D’un point de vue symbolique, des raisons plus profondes justifiaient ce changement : l’appellation Saint-Pétersbourg était rattachée au régime tsariste et à son statut de capitale impériale ; il convenait donc pour les révolutionnaires de faire table rase du passé. Elle était également la deuxième ville de la Russie, ce qui concourait à rehausser le prestige du fondateur et dirigeant du parti bolchevik. Enfin, en 1991, après la disparition de l’URSS, le changement de nom est soumis à un référendum populaire et le retour à son appellation d’origine, Saint-Pétersbourg, est plébiscité.

Le territoire administratif régional a gardé après un référendum le nom d’oblast de Léningrad.

Saint-Pétersbourg est également appelée familièrement « Piter » (Питер) par ses habitants. Pour les Russes, c’est la « capitale du Nord » (северная столицаsevernaïa stolitsa). Par son histoire mouvementée au xxe siècle, elle est également dénommée « berceau / ville des trois révolutions », (колыбель / город трёх революцийkolybel / gorod triokh révolioutsi). Elle est surnommée la « Palmyre du Nord » (en russe : Пальмира СевераPalmira Severa), la « Palmyre septentrionale » (en russe : Северная ПальмираSevernaïa Palmira) ou la « Palmyre finlandaise » (en russe : Финская ПальмираFinskaïa Palmira).

Une fenêtre sur l’Europe

 

La forteresse Pierre-et-Paul, le premier bâtiment construit.

 

Plan de la ville en 1776 sous le règne de Catherine II.

 

La perspective Nevski percée sous le règne d’Anne (photochrome de 1890).

La fondation d’une nouvelle capitale fait partie de la série de réformes entreprises par le tsar Pierre le Grand pour faire de la Russie un pays moderne et une puissance européenne. Lorsque Pierre le Grand arrive au pouvoir, la Russie est un pays sans universités, sans scientifiques ni techniciens, placé sous la coupe d’une Église et d’une noblesse terrienne particulièrement conservatrices. Dépourvue de marine et défendue par une armée sans cadres professionnels ni armements modernes, la Russie n’arrive pas à s’imposer face à ses puissants voisins que sont la Suède et l’Empire ottoman. Hormis ses églises et le Kremlin, Moscou est une ville de maisons en bois. De plus, Pierre le Grand n’apprécie pas Moscou pour ses traditions qu’il juge passéistes, notamment les « coins rouges », foyers religieux remplis d’icônes dans chaque maison moscovite, et certains de ses quartiers vétustes régulièrement victimes d’incendies.

La création de Saint-Pétersbourg va permettre à Pierre de disposer d’un véritable port en eaux libres qui lui permet de créer une marine de guerre et de commercer facilement avec les autres pays d’Europe. Sa création doit lui permettre également de disposer d’une capitale moderne, semblable aux villes européennes qu’il a pu découvrir durant la Grande Ambassade. Il s’agit d’« ouvrir une fenêtre sur l’Europe »8 source de progrès et de modernité, selon la formule attribuée au voyageur et écrivain italien Francesco Algarotti (1736).

La fondation

Les circonstances du choix de l’emplacement de Saint-Pétersbourg sont l’objet d’un mythe qui attribue à Pierre le Grand un rôle central. Selon cette légende, le tsar visionnaire aurait choisi au premier coup d’œil d’implanter sa future capitale dans une région de marécages dépourvue d’habitants située à l’embouchure de la Néva. L’illustration la plus connue de la « capitale sortie du néant » par la volonté créatrice d’un souverain inspiré se trouve dans le poème Le Cavalier de bronze d’Alexandre Pouchkine (1834).

En réalité, la région qui borde le cours inférieur de la Néva, l’Ingrie, était déjà peuplée par des Finno-Ougriens qui vivaient depuis le xe siècle essentiellement du travail de la terre. Au début du xive siècle, la Suède et la république de Novgorod se disputèrent le contrôle de cette région. Une colonie suédoise, sans doute située sur l’emplacement de la ville, fut détruite en 1301. Finalement, les deux puissances se mirent d’accord pour faire de la région une zone tampon dans laquelle aucune fortification ne pourrait être construite. Au cours des siècles suivants, la région servit de lieu de débarquement pour les navires empruntant la Néva et peut-être également de place commerciale. Ce dernier rôle est attesté à compter de 1611, date à laquelle les Suédois, profitant de leur suprématie du moment sur la région, construisent la forteresse de Nyenschantz ainsi que la colonie voisine de Nyen, un peu plus tard. Toutes deux se trouvaient à l’emplacement actuel de Saint-Pétersbourg, sur la rive nord (c’est-à-dire droite) de la Néva. Il existe également des preuves que la Suède envisageait, au xviie siècle, la construction d’une ville d’une taille supérieure. Mais les Suédois subirent un revers cinglant au cours de la Première Guerre russo-suédoise (1656) et la ville et la forteresse furent détruites par les troupes russes.

La construction du premier édifice par les Russes se situe en 1703 après la conquête définitive de Nyenschantz par les troupes russes placées sous les ordres de Cheremetev durant la grande guerre du Nord. Nyenschantz avait été préventivement évacuée et partiellement détruite par les Suédois. La date officielle de la fondation de la ville est le  (27 mai dans le calendrier grégorien) : ce jour-là, sur l’île des Lièvres (l’île Jänisaari en finnois), la première pierre de la forteresse Pierre-et-Paul, du nom des saints patrons du tsar, est posée9.

Pierre le Grand ne semble pas avoir projeté, dès le début, de faire de la forteresse le noyau d’une ville de plus grande taille et a fortiori de sa future capitale. La fonction de la forteresse Pierre-et-Paul était en premier lieu de reprendre le rôle de Nyenschantz, c’est-à-dire de protéger l’accès à l’embouchure de la Néva mais, cette fois, au bénéfice des Russes. L’endroit était peu propice à la création d’une ville. Une grande partie des environs n’était pas cultivable. Le delta était fréquemment sujet à des inondations : celles-ci feront à plusieurs reprises de nombreuses victimes parmi les habitants de la ville.

En dépit de ce contexte défavorable, Pierre le Grand choisit finalement en 1706 d’y construire sa nouvelle capitale, sans doute parce que l’emplacement de Saint-Pétersbourg en fait un bon port maritime le plus souvent libre des glaces et bien relié au réseau fluvial de la Russie. Les armoiries de la ville, qui représentent un sceptre, une ancre de marine et un grappin de péniche illustrent bien ces motivations. Le deuxième atout de cet emplacement est la proximité de l’Europe occidentale, que Pierre le Grand souhaite utiliser pour moderniser la Russie. Une fois ses intentions arrêtées, Pierre y consacre une grande partie des ressources de la Russie dans la tradition autocratique des tsars russes sans ménager le sang de son peuple : ce sont 30 000 serfs en 1706, puis 40 000 en 1707 qui sont enrôlés de force pour édifier la ville[réf. nécessaire].

Pour faire face à la pénurie de maçons, la construction de bâtiments en pierre est interdite en 1714 dans toute la Russie tant que les travaux sur les fondations de la ville sont en cours[réf. nécessaire].

Les conditions de travail sont éprouvantes : on estime que des dizaines de milliers de travailleurs et de serfs trouvent la mort, victimes de la fièvre des marais (marais de l’Ingrie), du scorbut, de la dysenterie ou tout simplement morts de faim ou d’épuisement. Une grande partie de la ville repose sur des pilotis mais les habitants ont coutume de dire que la ville est bâtie sur les squelettes de ses constructeurs. Au début, près de la moitié des ouvriers contraints à travailler réussissent à s’enfuir vers le nord-ouest. Les ouvriers qui sont rattrapés sont sévèrement punis[réf. nécessaire].

Les premières années, le chantier est menacé par un revers des armées russes face aux troupes suédoises qui ont pénétré profondément dans le pays : la défaite des Suédois à la bataille de Poltava en 1709 écarte finalement tout danger : la paix est signée en 1721.

 

Eau-forte : Saint-Pétersbourg en 1753.

En 1712, la Cour, les ambassades et le sénat sont transférés dans la nouvelle capitale. Pour peupler Saint-Pétersbourg, Pierre le Grand donne l’ordre aux principales familles nobles de Moscou de s’installer dans la nouvelle ville. Celles-ci sont contraintes d’emménager avec toute leur maisonnée dans des constructions dont l’apparence et les dimensions sont imposées et qui sont construites à leurs frais. Tous les habitants sont contraints de planter des arbres. Dès 1714, 50 000 logements sont occupés ; Saint-Pétersbourg est la première ville de Russie à disposer d’une police municipale et d’un système de couvre-feu qui fonctionne. Le centre-ville est éclairé la nuit.

L’épanouissement

 

Palais Marie en 1849.

 

Place Saint-Isaac à la fin du xixe siècle (vue depuis la cathédrale Saint-Isaac.

Pierre le Grand fait venir dès la fondation de la ville des artisans et ingénieurs de toute l’Europe, en particulier des Pays-Bas, pour faire de la ville un centre majeur des techniques et des sciences.

Après la mort de Pierre le Grand en 1725, l’enthousiasme des souverains russes pour la « fenêtre sur l’Occident » retombe. En 1728, d’après l’ordre de l’empereur Pierre II, Moscou redevient la capitale. Mais en 1730 il meurt et, avec l’arrivée au pouvoir d’Anne, Saint-Pétersbourg retrouve la priorité. Elle redevient la capitale de l’Empire. Les travaux menés par Anne ont laissé une profonde empreinte : elle fait construire le centre-ville du quartier de Pétrograd sur la rive gauche de la Néva, côté Amirauté et fait tracer les grandes avenues : les perspectives Nevski et Voznessenski, la Gorokhovaïa Oulitsa. Pourtant, elle préfère Moscou où elle réside le plus fréquemment.

Les impératrices Élisabeth (1741-1761) et surtout Catherine II renforcent la politique d’ouverture vers l’Europe occidentale et font venir à Saint-Pétersbourg des artistes et des architectes. Les prestigieux bâtiments qui ont forgé l’image de la ville sont construits sous le règne d’Élisabeth : elle fait ainsi édifier le palais d’Hiver et le monastère Smolny. Elle fait reconstruire le palais Catherine, en ayant recours à l’architecte baroque d’origine italienne Bartolomeo Rastrelli qui réalise plusieurs des grands bâtiments de la ville.

Catherine II a joué le rôle décisif dans le destin urbanistique de Saint-Pétersbourg : trouvant le style « Baroque Rastrelli » trop vieillot, elle le limoge et recrute de jeunes architectes et sculpteurs au style néo-classique comme Jean-Baptiste Vallin de La MotheÉtienne Maurice FalconetNicolas-François Gillet et Antonio Rinaldi10. C’est une représentante du siècle des Lumières, au moins jusqu’à la Révolution française, et Catherine fait fortement progresser la culture et l’art. Catherine II crée 25 établissements académiques ainsi que l’institut Smolny, la première école publique russe pour les filles. La statue équestre de Pierre le Grand, monument emblématique de la ville, date également de son règne.

 

Palais Gatchina, fin du xixe siècle.

À la fin du xviiie siècle et durant la première moitié du xixe siècle, la ville connaît un épanouissement, d’abord culturel, puis scientifique et technique. La première école de ballet russe est créée en 1738. En 1757, c’est au tour de l’Académie impériale des beaux-arts dans laquelle sont formés encore aujourd’hui peintres, sculpteurs et architectes. Des universités et des bibliothèques sont créées : en 1783 s’ouvre le théâtre Mariinsky, dans lequel seront joués les premiers opéras russes de Mikhaïl Glinka. En 1804, l’Académie du génie Nicolas est ouverte puis, en 1819, l’université d’État de Saint-Pétersbourg.

L’abolition du servage de 1861 par Alexandre II fait affluer dans la ville un grand nombre de paysans qui ne peuvent se nourrir sur les terres qui leur ont été attribuées. La population (en particulier ouvrière) augmente très rapidement en quelques années.

Les écrivains et les intellectuels se réunissent dans des cercles littéraires et publient des dictionnaires et des revues. Parmi les principales revues, l’Étoile polaire de Ryleïev et Bestouchev et Le Contemporain d’Alexandre Pouchkine.

 

 

Le complexe du musée de l’Ermitage. De gauche à droite : théâtre de l’Ermitage – Vieil Ermitage – Petit Ermitage – palais d’Hiver (le Nouvel Ermitage n’est pas visible derrière le Vieil Ermitage).

Soulèvements, attentats et révolutions

 

Le 22 janvier 1905, l’armée mitraille la foule assemblée devant le Palais d’hiver (reconstitution). Appelé « Dimanche rouge », l’événement lance la révolution de 1905.

Les principales grèves, révoltes et révolutions de la période moderne de l’histoire russe, depuis l’insurrection décabriste en décembre 1825 jusqu’à la révolution russe, ont lieu à Saint-Pétersbourg. À la fin du xixe siècle, les troubles et les petits soulèvements sont un phénomène fréquent dans la ville.

 

La perspective Nevski en 1901.

Celle-ci est le théâtre d’un grand nombre d’attentats contre des représentants de l’empereur et de l’administration russes, le plus connu étant l’assassinat d’Alexandre II en mars 1881. Port et ville industrielle importante11, sa population ouvrière est nombreuse et sensible aux idées socialistes dès la fin du xixe siècle.

Des partis et associations révolutionnaires sont créés à Saint-Pétersbourg et réprimés de manière sanglante par la police. Le 20 janvier 1905, le pont égyptien s’effondre lors du passage d’un escadron de cavalerie. La révolution de 1905 se déclenche à Saint-Pétersbourg durant l’épisode du Dimanche rouge. À la suite de cette révolution, la deuxième douma de l’histoire de Russie est convoquée dans la ville. La révolution de février 1917 a également lieu pour l’essentiel à Saint-Pétersbourg. Le signal de départ de la révolution d’Octobre, la même année, est un coup de canon tiré par le croiseur Aurore ancré dans le port de Pétrograd. Lénine transfère la capitale à Moscou peu après.

En 1921, le port voisin de Kronstadt est le centre d’une révolte armée de marins qui contestent le pouvoir bolchevik. Ce soulèvement est durement réprimé puis écrasé par l’armée rouge dirigée par Léon Trotski.

 

Léningrad

 

Lénine et Trotski au milieu des soldats de l’Armée rouge ayant combattu à Kronstadt, le 22 mars 1921 à Moscou.

La population de la ville qui avait atteint plus de 2 millions d’habitants avant la révolution est divisée par trois : l’émigration (et l’élimination) de la noblesse, d’une grande partie de l’intelligentsia ainsi que des classes moyenne et aisée libèrent des milliers d’appartements au cœur de la ville qui sont rapidement transformés en appartements communautaires par les familles ouvrières venues de la périphérie. La famine due à la guerre civile (1917-1923) chasse les habitants. La perte du statut de capitale entraîne le transfert de beaucoup d’emplois vers Moscou.

Après la mort de Lénine en 1924, la ville est rebaptisée Léningrad. Le centre du pouvoir soviétique se déplace à Moscou. Staline écarte les dirigeants du parti communiste de Léningrad qui exercent encore une influence sur la direction de l’État soviétique : en décembre 1934, le responsable du parti à Léningrad, Sergueï Kirov, est assassiné à l’Institut Smolny. L’assassinat sert de prétexte au déclenchement d’une féroce répression dans la région de Léningrad d’abord, puis dans toute l’URSS (Grandes Purges) qui vont décimer l’élite historique du parti et la population soviétique et permettre à Staline d’asseoir sa dictature : l’ancien président du soviet de Léningrad Grigori Zinoviev est, avec Lev Kamenev, l’une des victimes les plus connues.

L’opposition entre Moscou et Léningrad se manifeste également à cette époque à travers la stratégie de développement de la ville. Le nouveau plan d’urbanisme de Léningrad prévoit de déplacer le centre de la ville autour de la nouvelle place de Moscou et de l’avenue de Moscou (Moscou Prospekt), au sud des quartiers historiques. La forme et les noms choisis sont destinés à nier le rôle historique de la ville et à la faire rentrer dans le rang des villes soviétiques. Le centre-ville hérité de l’ancien régime est laissé à l’abandon, les monuments religieux sont fermés ou reconvertis, et de nombreuses appellations sont modifiées (la perspective Nevski devient l’« avenue du 25 octobre »).

La campagne de collectivisation des terres (1929-1933) entraîne l’arrivée de centaines de milliers de paysans qui se font embaucher dans les usines locales. La population remonte à près de 3 millions d’habitants à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Le siège de Léningrad

 

Tania Savitcheva, 12 ans, a noté les décès des membres de sa famille. Sa dernière note dit : « Tous morts, je suis toute seule. ».

 

L’avenue de Moscou en décembre 1941.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la prise de Léningrad fait partie des objectifs stratégiques assignés par Hitler aux armées allemandes. L’avance des troupes en territoire russe leur permet d’encercler presque complètement Léningrad à compter du  avec l’aide des troupes finlandaises, qui sont revenues sur leur ancienne frontière en Carélie. Les Allemands renoncent à prendre d’assaut la ville, bien défendue par des lignes de tranchées et des obstacles anti-chars préparés dès  et par des troupes placées sous le commandement de Joukov. Les Allemands décident de mettre le siège en coupant toutes les lignes d’approvisionnement en vivres et munitions en espérant ainsi affamer les trois millions d’habitants et les défenseurs. Le siège dure 900 jours mais la ville résiste jusqu’à son dégagement par les troupes russes en 1944. Les pertes sont colossales : 500 000 victimes militaires, mais surtout 1,2 million de civils, morts de faim pour la plupart. Durant le siège, 150 000 obus d’artillerie et 100 000 bombes aériennes tombent sur la ville. Les objectifs visés sont les grandes entreprises mais également les principaux monuments de la ville, les écoles, les dépôts de tramway ainsi que les quartiers résidentiels pour tenter de démoraliser la population. L’unique lien avec l’extérieur est assuré par la voie aérienne (mais les Allemands ont la maîtrise des airs) et par le sud du lac Ladoga dont les Soviétiques conservent la maîtrise. Sur ce dernier, durant l’hiver 1941, une route est tracée (en russe : Дорога жизни la route de la vie) et une voie de chemin de fer est posée mais une partie du parcours est sous le feu de l’artillerie allemande : sur trois camions tentant de forcer le blocus, un seul parvient en moyenne à Léningrad. Plus d’un million de personnes sont évacuées par ce chemin, pour la plupart des enfants. La première année, la famine est terrible et fait près de 500 000 victimes. Les autorités de la ville sont mal préparées au siège et l’évacuation comme le ravitaillement sont désorganisés. Les attaques aériennes anéantissent une partie du stock de nourriture. Dès , les rations tombent à 400 grammes de pain par travailleur, 200 grammes pour les enfants et les femmes. Cette ration est à nouveau réduite en novembre respectivement à 200 grammes et 125 grammes. L’hiver est particulièrement froid avec des températures de −40 °C et les habitants manquent de combustible pour se chauffer. En , la famine est à son comble. Les gens tombent et meurent dans la rue sans que personne n’intervienne. Les morts ne sont plus enterrés. Le nombre de victimes civiles culmine en janvier 1942 avec près de 100 000 décès. Le blocus est total jusqu’à ce que l’opération Iskra desserre l’étau en  : les troupes soviétiques de Léningrad et celles du front de Volkhov réussissent après des combats acharnés à ouvrir un corridor au sud du lac Ladoga par lequel peut passer le ravitaillement à partir du  1943. En , une offensive soviétique sur le front sud permet de lever le blocus : une route terrestre est enfin ouverte. Durant l’été 1944, les troupes finlandaises sont à leur tour repoussées.

L’après-guerre

Léningrad se retrouve après la Seconde Guerre mondiale dans une situation paradoxale. D’un côté, la ville devient le symbole de la résistance soviétique aux envahisseurs et des souffrances endurées par le pays, d’un autre côté, cette période est marquée jusqu’aux années 1950 et au-delà par les luttes de pouvoir entre les fonctionnaires de Moscou et de Léningrad. La reconstruction de la ville est une question de prestige pour l’Union soviétique. Aussi en très peu de temps, un million d’ouvriers se mettent à reconstruire la ville avec la volonté de restaurer les édifices les plus prestigieux. En 1945, Léningrad se voit décerner le titre de « ville héroïque ».

Après-guerre, de nouveaux quartiers sont édifiés : le volume de logements construits culmine en 1963. Par contre le 250e anniversaire de la ville en 1953 est repoussé car à cette époque, la lutte de pouvoir avec Moscou est toujours en cours et une célébration de ce type aurait pu être mal interprétée. Par ailleurs, la mort récente de Staline s’accommodait mal d’une fête. La célébration a finalement lieu en 1957 sous Nikita Khrouchtchev sans mentionner qu’il s’agit en fait du 254e anniversaire.

Au cours des années suivantes, la ville conserve son rôle de grande ville industrielle et de centre scientifique majeur de l’Union soviétique. Mais il est clair à cette époque que le centre politique et culturel se trouve désormais à Moscou. La population avait été marquée par les événements de la guerre et une grande partie de ses habitants s’y étaient installés après-guerre, aussi leur attachement à Léningrad était de plus en plus faible.

En 1988, un incendie à l’Académie des sciences détruisit près d’un million d’ouvrages stockés dans la bibliothèque. En 1989, le centre-ville est déclaré zone protégée.

Le Saint-Pétersbourg contemporain

 

L’ancien immeuble de la compagnie Singer, actuellement « Maison du livre », la plus grande librairie de la ville, le long de la perspective Nevski.

 

La perspective Nevski de nuit.

Le 12 juin 1991, les habitants de la ville se sont prononcés par référendum pour que la ville retrouve son nom originel ce qui devient effectif le 6 septembre 1991. Toutefois, la région a gardé son nom soviétique (l’oblast de Léningrad).

Durant la tentative de putsch contre le président Boris Eltsine en octobre 1993, le maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak rassemble les partisans de la démocratie pour manifester devant le palais d’Hiver contre les putchistes.

En 1991, la superficie de la ville de Saint-Pétersbourg augmente considérablement par intégration des villes satellites de KolpinoKrasnoïe SeloPouchkineLomonossovPavlovskKronstadtPeterhofSestroretsk et Zelenogorsk. Ces villes sont désormais considérées comme des quartiers de Saint-Pétersbourg et ne font plus partie du territoire de l’oblast de Léningrad.

Le 27 mai 2003, les fêtes du 300e anniversaire de la fondation de la ville sont célébrées. À cette occasion, des quartiers de la vieille ville et plusieurs palais sont restaurés. La ville se retrouve pour la première fois depuis longtemps au centre de l’attention du monde entier. Comme les rénovations avaient surtout concerné les façades et certains édifices prestigieux, des critiques soulignèrent qu’il s’agissait d’une restauration à la manière des villages de Potemkine. Toutefois, ces critiques cessèrent par la suite car les travaux se poursuivirent après le jubilé et continuent encore aujourd’hui en partie grâce à des investisseurs privés.

Le 3 avril 2017, une attaque terroriste kamikaze à la bombe dans le métro de Saint-Pétersbourg fait 14 morts et 51 blessés.

Administration et politique

Saint-Pétersbourg est le chef-lieu de l’oblast de Léningrad et du district fédéral du Nord-Ouest. Par ailleurs, la ville forme, tout comme Moscou, une région administrative (un sujet) à part entière. Le chef de l’exécutif est un gouverneur élu pour 4 ans au suffrage universel. Le corps législatif, la douma de la ville, est composée de 40 membres qui sont également élus pour 4 ans. Sur le plan protocolaire, le chef de la Douma est situé au même rang que le gouverneur.

En 1996Vladimir Yakovlev remplace Anatoli Sobtchak. Il se présente comme un pragmatique sans attache idéologique. Sobtchak était au contraire un réformateur de la période post communiste, qui avait accumulé beaucoup de rancœurs contre lui du fait de ses positions libérales radicales. Il refuse à plusieurs reprises de licencier Vladimir Poutine accusé de corruption, quand celui-ci fait partie de l’équipe municipale. Poutine organise sans succès la campagne électorale de Sobtchak en 1996.

Iakovlev ne se représente pas aux élections d’octobre 2003.

Depuis 2018, le gouverneur est Aleksandr Beglov.

Le comité des mères des soldats de Saint-Pétersbourg s’est fait connaître pour son combat contre la guerre en Tchétchénie et contre la violence au sein des armées. En juillet 2006, le sommet annuel du G8 a eu lieu dans la ville, alors que la Russie détenait la présidence tournante.

La ville et ses monuments

 

Exemple d’architecture de Saint-Pétersbourg : le palais Stroganoff.

 

Carte du centre-ville et des principaux monuments.

Saint-Pétersbourg a été durant longtemps le siège du pouvoir impérial russe. Les empereurs y ont déployé le faste que leur permettait leur immense richesse dont on peut voir aujourd’hui de nombreux témoignages dans la ville. L’apparence majestueuse de Saint-Pétersbourg découle de la combinaison d’une grande variété de détails architecturaux : de longs boulevards rectilignes, des espaces majestueux, des parcs et des jardins, des grilles en métal forgés, des monuments et des sculptures décoratives. La Néva ainsi que les nombreux canaux et leurs quais habillés de granit ainsi que les ponts contribuent à donner à la ville une apparence unique qui frappe le visiteur. Dans le cadre du tricentenaire de la fondation de Saint-Pétersbourg (2004), de nombreux bâtiments ont été restaurés. Saint-Pétersbourg est un centre culturel d’importance mondiale, souvent appelé la « capitale culturelle » de la Russie. La ville compte 8464 sites du patrimoine culturel (monuments historiques et culturels), dont 4 213 sites du patrimoine culturel d’importance fédérale, soit près de 10% de tous les monuments protégés par l’État de la Fédération de Russie. La ville possède aujourd’hui 250 musées. 15 % des constructions de Saint-Pétersbourg — soit au total 2 400 immeubles — sont sous la protection de l’UNESCO en tant que témoignage de l’histoire de l’architecture mondiale. Dans ce domaine, Saint-Pétersbourg n’est dépassé que par Venise. Mais la ville a des difficultés à faire face au coût d’entretien des monuments historiques. À côté du nombre, il faut restaurer en profondeur de nombreux immeubles qui ont été fortement dégradés durant la période soviétique et combattre la dégradation des façades engendrée par la pollution industrielle et la circulation automobile intense du centre-ville.

Les canaux et les ponts

 

Le canal d’Hiver, qui se jette dans la Neva.

Saint-Pétersbourg s’étendait à l’origine sur plus d’une centaine d’îles créées par les bras de la Néva, ses affluents et les canaux artificiels. Les principales sont l’île de Petrograd sur la rive droite, occupée par des quartiers ouvriers et à laquelle s’adossent la forteresse Pierre-et-Paul et l’île Vassilievski, l’île la plus grande qui fait face au golfe et où se trouvent les principaux locaux de l’université de Saint-Pétersbourg. Au nord de ces deux îles, l’île de la Croix hébergeait le stade Kirov qui est maintenant en train d’être remplacé par un nouveau stade tandis que l’île Elaguine est un grand parc de loisirs. Les canaux qui formaient un damier dans l’île Vassilievski à l’imitation d’Amsterdam ont été comblés. Les canaux les plus connus sont situés sur la rive gauche. Il s’agit de trois canaux concentriques : la Fontanka le plus large situé à l’extérieur, les canaux Moïka et Griboïedov plus sinueux. Quelque 342 ponts de style architectural varié permettent la circulation (pont égyptienpont de la Banque et ses griffons, pont aux lions, pont du Palais…). Chaque nuit, lorsque la Néva est navigable (d’avril à novembre), les tabliers de 22 ponts situés sur la Néva et les principaux canaux sont levés pour laisser passer les navires qui entrent et sortent de la mer Baltique.

Principaux bâtiments

  • La forteresse Pierre-et-Paul occupe une position dominante sur la rive droite de la Néva en face du palais d’Hiver au centre de la ville. Sur l’autre rive de la Néva, la pointe (strelka) de l’île Vassilievsky est occupée par le bâtiment de l’ancienne bourse (1805-1810) de style « renouveau grec » qui héberge aujourd’hui le musée de la marine russe. Un square occupe l’extrémité de l’île dans lequel se trouvent deux grandes colonnes rostrales colorées décorées avec des proues de navires de guerre et des statues. Ce lieu est souvent utilisé pour des événements culturels dont le Festival des nuits blanches.
  • Le Cavalier de bronze, statue équestre monumentale de Pierre Ier commandée par Catherine II de Russie au sculpteur français Falconet, constitue un des symboles de la ville qui a inspiré un poème célèbre de Pouchkine.

Résidences impériales près de Saint-Pétersbourg

Édifices religieux

 

Église catholique Sainte-Catherine, sur la perspective Nevski.

 

Palais Vladimir.

La ville compte de nombreux édifices religieux qui dans le centre historique sont de style baroque ou néoclassique (hormis la cathédrale Saint-Sauveur) et sont dépourvus de bulbes si caractéristiques des édifices traditionnels russes.

Les parcs et les palais

 

Consulat général de France à Saint-Pétersbourg.

Le Consulat général de France

Il est situé au 15, quai de la Moïka depuis 1972, dans un bâtiment néo-classique remanié par l’architecte A.C. Kolb, en 1858, à la demande de son nouveau propriétaire, le général-major Seyffarth. C’est là qu’Honoré de Balzac avait séjourné en 1843. Le bâtiment a accueilli aussi d’autres artistes : le poète Piotr Viazemski dans les années 1860, et dans les années 1890, le peintre Arkady Alexandrovich Rylov, qui sera plus tard une des figures du symbolisme soviétique.

Le Jardin d’été

C’est un jardin public « à la française » situé au cœur de la ville de Saint-Pétersbourg en Russie. Premier jardin de Saint-Pétersbourg, il est réalisé entre les années 1704 et 1719 sur un plan esquissé par le tsar Pierre le Grand. Le parc est situé au bord de la Neva qui le longe au nord. Il est par ailleurs entouré par le canal des Cygnes à l’ouest, la Fontanka à l’est et la Moïka au sud.

 

Allée du Jardin d’été.

 

Le portail du Jardin d’été.

Le parc a été conçu par Le BlondZemtsov et Matveïev (ru). À l’époque, les jardins à la française sont à la mode : il est organisé en quadrilatères réguliers plantés d’arbres (initialement des arbustes et des parterres de fleurs) séparés par des allées. Des sculptures, que Pierre avait fait ramener d’Italie, représentent des personnages de la mythologie grecque et romaine. Des bals et des feux d’artifice y étaient organisés. Pierre le Grand y a fait édifier entre 1710 et 1714 son palais d’Été (Летний дворец), un bâtiment modeste dans lequel il venait se délasser. En 1763, les berges de la Neva sont aménagées et recouvertes de granite : le quai du Palais longe le jardin qui est alors clôturé entre 1777 et 1784 par une grille, chef-d’œuvre de fer forgé qui constitue désormais un des emblèmes de la ville.

Le palais d’Été

Le palais d’Été fut la première résidence estivale de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg à partir des années 1710. Cet édifice ne ressemble guère à ce qu’on appelle généralement un palais. Simple bâtiment en maçonnerie à étage, couronné d’un haut toit couvert au début en tuiles et par la suite en fer-blanc, il s’assimile à la plupart des maisons cossues de l’époque12.

Saint-Pétersbourg, capitale culturelle

Saint-Pétersbourg est un centre culturel de premier plan. Destination touristique visitée chaque année par quelque trois millions de touristes étrangers, Saint-Pétersbourg propose notamment plus de 70 musées, tels que le musée de l’Ermitage, le musée Russe ou le musée d’art contemporain Erarta.

Le musée de l’Ermitage

 

Le palais d’Hiver qui abrite une partie du musée.

 

Le musée Russe.

Le musée de l’Ermitage qui expose 60 000 pièces dans près de 1 000 salles est un des plus grands musées du monde. Il occupe un ensemble monumental de six bâtiments construits le long de la Néva aux xviiie et xixe siècle. En 1764Catherine II commence à se constituer une collection privée de peintures en rachetant des milliers de tableaux dans toute l’Europe. Pour stocker ces tableaux, elle fait construire le Petit Ermitage puis le Vieil Ermitage. Les empereurs suivants ont poursuivi la politique d’agrandissement de la collection en la diversifiant à compter du début du xixe siècle. En 1852, une partie de la collection devient accessible au public. Le musée présente, à côté de nombreuses pièces de l’Antiquité, une collection d’œuvres d’art européen de la période classique qui compte parmi les plus belles au monde avec celles du musée du Louvre et du musée du Prado. Parmi les œuvres exposées figurent des peintures de maîtres hollandais et français comme RembrandtRubensMatisse et Paul Gauguin. On y trouve également deux œuvres de Léonard de Vinci ainsi que 31 peintures de Pablo Picasso. Les bâtiments abritant le musée de l’Ermitage constituent un des principaux ensembles du centre de Saint-Pétersbourg, qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La littérature

 

Tombe de Dostoïevski à Saint-Pétersbourg. Les premiers mots des Frères Karamazov y sont gravés.

 

Le musée naval.

Saint-Pétersbourg, siège du pouvoir et foyer intellectuel de l’Empire russe durant deux siècles, a attiré les plus grands écrivains russes et leur a été une source d’inspiration majeure.

Le poème Le Cavalier de bronze de Pouchkine (1833), qui vécut une partie de sa vie dans la ville et y mourut, est la première œuvre connue qui prend pour thème Saint-Pétersbourg :

« Oui, je t’aime, cité, création de Pierre,
J’aime le morne aspect de ta vaste rivière,
J’aime tes dômes d’or où l’oiseau fait son nid,
Et tes grilles d’airain et tes quais de granit,
Mais ce qu’avant tout j’aime, ô cité d’espérance,
C’est de tes blanches nuits la douce transparence »

— Alexandre PouchkineLe Cavalier de bronze.

Le poème raconte l’histoire d’un employé, qui ayant perdu la raison à la suite d’une inondation de la Néva, dont a été victime sa fiancée, maudit le tsar qui a fondé la ville dans ce lieu inapproprié. À moitié fou, il croit que la statue de Pierre se réveille et qu’elle se lance à sa poursuite.

L’atmosphère fantastique de Saint-Pétersbourg, son irréalité, la folie de ses habitants sont des thèmes repris dans les Nouvelles de Pétersbourg de Nicolas Gogol, qui passa plusieurs années malheureuses à Pétersbourg et écrit en 1835 dans La Perspective Nevski : « Ici tout est mensonge, tout est rêve, tout est différent de ce qu’il paraît. » Dostoïevski, qui a vécu une grande partie de sa vie d’adulte dans la ville, l’utilise comme toile de fond de plusieurs de ses œuvres : Les Pauvres GensLe DoubleLes Nuits blanchesL’Idiot et Crime et Châtiment. Ses récits se déroulent aussi dans les quartiers populaires où vivent ouvriers et employés.

Les principaux écrivains du xxe siècle sont Vladimir NabokovAndreï Biély (auteur du roman symboliste Pétersbourg) et Ievgueni Zamiatine ainsi que la fraternité SérapionAnna Akhmatova a joué un rôle majeur dans la poésie russe et a incarné la résistance des intellectuels de la ville à la dictature stalinienne : son recueil Requiem réunit des poèmes consacrés aux tragédies humaines durant la terreur stalinienne. Joseph Brodsky est un autre auteur pétersbourgeois important du xxe siècle, prix Nobel de littérature (1987) : bien que vivant aux États-Unis, ses écrits anglais traitent de la société de Saint-Pétersbourg d’un point de vue très particulier créé par sa double position de natif et d’étranger.

Sous l’Empire, Pouchkine et Dostoïevski avaient été poursuivis et condamnés par le pouvoir ; après la révolution d’Octobre, de nombreux auteurs originaires ou vivant à Petrograd (nouveau nom de Saint-Pétersbourg à l’époque) furent persécutés par le régime, assassinés, contraints de changer de métier ou d’émigrer.

Théâtres et salles de musique

 

Le théâtre Mariinsky.

La ville possède plus de 40 théâtres et salles de musique. Le théâtre Mariinsky est une des salles d’opéra et de ballet les plus connues au monde. Il héberge le ballet Kirov. Le théâtre Alexandra (ou Alexandrinski) a été fondé par l’impératrice Élisabeth Ire en 1756. La troupe, de ce qui était le premier théâtre de Russie, était constituée à l’origine d’élèves de l’école des Cadets. Ce n’est qu’en 1832, que le théâtre s’installa dans le bâtiment prestigieux construit par l’architecte Carlo Rossi.

De nombreux compositeurs ont vécu et travaillé dans la ville : GlinkaMoussorgskiRimski-KorsakovTchaïkovskiStravinsky et Chostakovitch. La symphonie no 7 de Chostakovitch a une importance particulière pour la ville. Chostakovitch commence à l’écrire à Léningrad pendant le terrible siège de 1941-1944 et la termine à Kouïbychev, où il a été évacué. La première représentation eu lieu à Kouïbychev en , mais la symphonie fut également jouée à Léningrad le , alors que le siège se poursuivait, malgré les risques pris par les spectateurs et les musiciens. La représentation fut retransmise en direct par la radio dans tout le pays. Cette symphonie devient à l’époque le symbole de la résistance et de la culture russe.

Le ballet

Saint-Pétersbourg est un des lieux les plus importants pour le développement du ballet en grande partie grâce aux danseurs et chorégraphes qui y ont vécu et exercé leur talent : Serge DiaghilevMarius PetipaVaslav NijinskiMathilde KschessinskaAnna Pavlova. La ville possède sans doute la plus célèbre école de ballet du monde, l’Académie de ballet Vaganova, dont la fondation remonte à 1738.

Cinéma

L’apparition de l’industrie du cinéma coïncide avec la fin de la période de l’épanouissement culturel de la ville. Durant l’ère soviétique, pratiquement aucun film russe d’envergure internationale et aucune production étrangère ne furent tournés dans la ville. Depuis 1990, parmi les films produits à Saint-Pétersbourg, on trouve essentiellement des adaptations de classiques de la littérature russe : une douzaine de films sont transposés d’Anna Karénine13 ainsi que quelques adaptations de L’Idiot, le roman de Dostoïevski (la première mise en scène russe remonte à 1910).

Quelques films retracent l’histoire de la ville. En dehors d’un grand nombre d’œuvres de propagande soviétique, il n’existe jusqu’à présent que peu d’œuvres : parmi celles-ci figurent le film Nous, les vivants (italien, 1942) qui est une adaptation du livre de Ayn Rand : ce récit de la révolution d’Octobre se veut une critique du fascisme italien. L’histoire de la fille du dernier tsar, Anastasia, a été portée à l’écran à de nombreuses reprises. Les versions les plus connues sont celle de 1956 avec Ingrid Bergman et la comédie musicale de Don Bluth (1997, américain), ancien chef dessinateur de Walt Disney Pictures. Cette comédie musicale qui porte autant sur l’histoire de la ville que sur son opulence esthétique, déforme tellement son sujet que l’on a du mal à reconnaître Saint-Pétersbourg. Les seuls films sur Saint-Pétersbourg ayant eu une audience internationale sont L’Arche russe qui retrace l’histoire de la ville et qui a été tourné en un seul plan séquence à l’Ermitage ainsi que le film La Chute (qui retrace l’histoire des derniers jours d’Hitler) dont une partie fut tournée à Saint-Pétersbourg car certaines parties du centre-ville historique présentent de grandes ressemblances avec Berlin. Le film Les Poupées russes de Cédric Klapisch — partiellement tourné à Saint-Pétersbourg en 2005 — a connu un beau succès en France et au-delà.

La ville n’est que rarement le cadre de fictions qui ne soient pas des adaptations d’œuvres littéraires. Les fictions utilisent Saint-Pétersbourg pour l’arrière-plan impressionnant qu’elle fournit. Le film de James Bond GoldenEye (1995) montre une ville quasiment post-apocalyptique. Un autre film d’action Minuit à Saint-Pétersbourg (britannique, 1996) tente de compenser son absence de contenu par de magnifiques scènes tournées au milieu des principaux monuments de Saint-Pétersbourg. Le film Onéguine (1999 avec entre autres Liv Tyler) dont le scénario s’inspire du poème Eugène Onéguine de Pouchkine, délaisse le déroulement de l’histoire au profit de vues sur les monuments de Saint-Pétersbourg. La Maison Russie, un thriller d’espionnage avec Sean ConneryMichelle Pfeiffer et Klaus Maria Brandauer donne de la ville une image romantique grâce à des prises de vue esthétisantes et une bande-son symphonique.

Musique

Dans les années 1980, à la suite de la disparition de la censure durant la perestroïka, un courant rock très vivant s’est développé à Léningrad. De nombreux groupes de rock se sont formés sous l’égide du club de rock de Léningrad. Les courants artistiques ont pu s’épanouir librement dans la ville contrairement à Moscou où les libertés étaient plus surveillées. Ces groupes et leurs interprètes continuent aujourd’hui à exercer une influence sur la scène musicale russe. Ce sont notamment Aquarium de Boris GrebenchtchikovKino de Viktor TsoiAlissa de Konstantin KintchevZoopark avec Mike Naoumenko ou DDT de Iouri Chevtchouk (d’Oufa)14.

 

La place du Palais.

Cette musique s’inspire de la musique occidentale mais possède des tonalités typiques que peut percevoir une oreille russe. Les textes des morceaux sont proches des textes des compositeurs de l’Âge d’Argent, période d’épanouissement culturel des années 19001910 à Moscou et Saint-Pétersbourg.

Le festival des Nuits blanches

Au mois de juin (pendant deux à trois semaines) le soleil ne se couche quasiment pas : un festival international le Festival des nuits blanches est organisé durant ces « nuits blanches » qui coïncident avec la fin de l’année scolaire. Des représentations musicales et théâtrales exceptionnelles sont organisées mais également des spectacles plus populaires auxquels assistent un grand nombre d’habitants : concerts de musique de variétés, feux d’artifice, joute navale, etc. C’est aussi à cette occasion que se produisent les voiles écarlates.

Sport

 

Stade Petrovski.

La première compétition sportive a été organisée en 1703 par Pierre le Grand, après la victoire de l’Empire sur la marine suédoise. Les jeux équestres ont été une longue tradition, populaire du temps des Tsars et de l’aristocratie, mais aussi pour les entraînements militaires.

Saint-Pétersbourg a abrité une partie du tournoi de football pendant les Jeux olympiques d’été de 1980. Les jeux Goodwill 1994 ont été également organisés dans la ville.

Le stade Petrovski est un complexe sportif qui peut accueillir 21 570 spectateurs.

Le stade Krestovski, situé sur l’île du même nom, a été achevé en 2017 à la place de l’ancien stade Kirov (qui a compté jusqu’à 110 000 places). Base du club de football Zenit (auparavant au stade Petrovski) et de 68 000 places, il a été construit pour accueillir des matchs de la Coupe du monde de football de 2018 et accueillera la finale de l’édition 2021 de la Ligue des champions15.

Population

 

Centre-ville près du pont des Chanteurs sur la Moïka.

 

Le palais d’Hiver de nuit.

 

Saint-Pétersbourg de jour.

Selon le recensement du , Saint-Pétersbourg compte 4 159 635 habitants, ce qui représente environ 3 % de la population totale de la Russie. Le revenu moyen se montait au premier semestre 2007, selon les données officielles, à 15 100 roubles (soit 420 euros)[Quand ?].

Depuis sa fondation, la ville connaît de grands contrastes sociaux. Depuis la perestroïka et la dissolution de l’Union soviétique, ceux-ci se sont encore renforcés. Les gens qui mendient ou vendent leurs dernières possessions, ne sont certes plus visibles dans le centre-ville depuis le jubilé de 2003, mais font partie du paysage quotidien des quartiers périphériques. Environ 15 % de la population continue à vivre dans les kommunalkas, ces appartements communautaires dans lesquels plusieurs familles doivent partager un appartement comportant une seule cuisine et une seule salle de bains et ne disposent que d’une seule pièce en propre. Lorsque des nouveaux quartiers furent construits à la périphérie de Saint-Pétersbourg dans les années 19501980, près d’un demi-million de familles purent emménager dans des appartements neufs et environ 100 000 appartements en ville furent achetés par des familles appartenant à la classe moyenne. Bien que l’activité économique et sociale soit concentrée dans le centre historique, la partie la plus riche de la ville, la majorité de la population vit dans les quartiers périphériques.

L’emménagement à Saint-Pétersbourg n’est autorisé que si on dispose d’un logement et d’un travail ou si on épouse un habitant.[réf. nécessaire] Les organisations internationales du travail estiment qu’il y avait 16 000 enfants des rues en 2000. La ville qui était autrefois connue pour son caractère multi-culturel est aujourd’hui dominée, selon les statistiques officielles, par les Russes « ethniques » qui représenteraient 89,1 % de la population. On compte par ailleurs 2,1 % de Juifs, 1,9 % d’Ukrainiens, 1,9 % de Biélorusses et de petits groupes de Tatars, Caucasiens, Ouzbeks, Caréliens et Finnois.

En dépit de l’athéisme prôné par le régime soviétique, on estimait en 2004 que seulement 10 % de la population était athée. La majorité est de confession orthodoxe russe, en se répartissant entre les courants réformateur et conservateur. Les bâtiments religieux appartiennent en grande majorité à l’État. Pierre le Grand avait interdit à Saint-Pétersbourg les tours à bulbe aussi n’existe-t-il dans toute la ville qu’un seul monument d’avant-guerre doté de tours de ce type : il s’agit de l’église de la Résurrection édifiée sur le lieu de l’assassinat d’Alexandre II. Les très nombreux édifices religieux construits ces dernières années dans les quartiers périphériques comportent des tours à bulbes. En 1914, la communauté tatare de Crimée implantée sur la rive nord de la Néva fit construire la mosquée de Saint-Pétersbourg. À proximité du théâtre Mariinsky se trouve une synagogue construite en 2003 dans un style oriental. C’est la troisième synagogue d’Europe par sa taille.

Évolution démographique

 

Perspective Nevski.

 

Graphique : historique de la population de Saint-Pétersbourg.

Au cours du xxe siècle, la population de Saint-Pétersbourg connaît des fluctuations dramatiques. Celle-ci passe de 2,4 millions en 1916 à moins de 740 000 en 1920 à la suite de la révolution d’Octobre de 1917 et de la guerre civile russe. Les ressortissants des principales minorités d’Allemands, Polonais, Finnois, Estoniens et Lituaniens sont pratiquement tous expulsés de Leningrad par le gouvernement soviétique dans les années 1930. Entre 1918 et les années 1990, le gouvernement soviétique nationalise les appartements et oblige les habitants à vivre dans des appartements communautaires. Dans les années 1930, ce type de logement est le lot de près de 68 % des habitants de la ville, la plus forte proportion de toutes les villes russes. De 1941 à 1943, la population chute de 3 millions à moins de 700 000 à la suite du décès de plus d’un million de ses habitants durant le siège de Leningrad, le solde étant imputable aux évacuations. Après la fin du siège, la population revient à son niveau antérieur, mais ceux qui emménagent viennent majoritairement d’autres régions de l’Union soviétique. La ville absorbe près de 3 millions de nouveaux habitants au cours des années 1950 et sa population monte jusqu’à 5 millions dans les années 1980. De 1991 à 2006, la population diminue pour arriver au nombre actuel de 4,6 millions et une proportion croissante de la population vit dans les quartiers périphériques.

Le taux de natalité de 13,6 pour mille en 2015 (contre 13,1 pour mille en 2014 et de 12,8 en 2013) est supérieur au taux de mortalité qui est de 11,9 pour mille (contre 11,7 pour mille en 2014 et de 12,0 en 2013) ; les personnes de plus de 65 ans constituent plus de 15 % de la population et l’âge moyen est de plus de 40 ans. Quant à l’espérance de vie elle était de 69,83 ans pour les hommes en 2015 (contre de 78,83 ans pour les femmes), et de 74,42 ans pour l’ensemble de la population. Entre janvier-juin 2014 il y eut 31 816 naissances (contre seulement 30 874 l’année précédente) et 29 963 décès (contre 31 074 décès l’année précédente). Cette nette reprise démographique illustre le mini baby-boom que connaît la ville depuis la crise économique de 2008-2009.

Recensements (*) ou estimations de la population16 :

Évolution démographique
1725 1750 1800 1846 1852 1858 1864 1867 1873
75 000 150 000 300 000 336 000 485 000 520 100 539 100 667 000 842 900
1881 1886 1891 1897 1901 1908 1910 1915 1920
876 600 928 600 1 035 400 1 264 920 1 439 000 1 678 000 1 962 000 2 318 000 722 000
1926 1936 1939 1944 1959 1970 1979 1989 2002
1 616 118 2 739 800 3 015 188 2 559 000 2 899 955 3 512 974 4 072 528 4 460 424 4 661 219
2006 2010 2012 2013 2014 2015 2016
4 580 620 4 879 556 4 953 219 5 028 000 5 131 942 5 191 690 5 225 690

Démographie

Structure par âge
Année 0-14 ans 15-64 ans + 65 ans
2010 12,0 % 74,0 % 14,0 %
2015 13,1 % 71,4 % 15,5 %
2016 13,7 % 70,4 % 15,9 %
Âge médian en 2010
Ensemble Hommes Femmes
40,4 36,6 44,4
Année Population Naissances annuelles Décès annuels Solde naturel annuel Taux de natalité (‰) Taux de mortalité (‰) Solde naturel (‰) Indice de fécondité
1970 3 949 501 51 359 37 279 14 080 12,7 9,2 3,5  
1975 4 418 000 60 509 44 577 15 932 13,8 10,2 3,6  
1980 4 635 200 63 887 53 839 10 048 13,7 11,6 2,1  
1985 4 844 200 70 669 59 518 11 151 14,5 12,2 2,3  
1990 5 002 444 54 322 61 534 -7 212 10,9 12,3 -1,4 1,40
1991 5 007 469 46 570 62 715 -16 245 9,3 12,6 -3,3 1,23
1992 4 986 405 37 796 67 181 -29 385 7,6 13,5 -5,9 1,03
1993 4 942 891 32 336 85 687 -53 351 6,6 17,4 -10,8 0,91
1994 4 881 563 34 563 83 647 -49 084 7,1 17,2 -10,1 1,00
1995 4 845 407 33 841 76 723 -42 882 7,0 15,9 -8,9 0,99
1996 4 820 213 31 551 68 022 -37 471 6,6 14,1 -7,5 0,93
1997 4 806 641 31 482 63 764 -32 282 6,6 13,3 -6,7 0,93
1998 4 783 982 31 235 65 031 -33 796 6,5 13,6 -7,1 0,92
1999 4 770 897 29 438 72 463 -43 025 6,2 15,2 -9,0 0,86
2000 4 741 923 31 970 76 396 -44 426 6,8 16,2 -9,4 0,93
2001 4 714 844 33 579 76 174 -42 415 7,2 16,2 -9,0 0,98
2002 4 661 219 37 213 76 568 -39 355 8,0 16,4 -8,4 1,06
2003 4 656 474 40 194 77 634 -37 440 8,7 16,7 -8,0 1,14
2004 4 624 083 40 859 74 567 -33 708 8,9 16,2 -7,3 1,14
2005 4 600 000 39 462 73 371 -33 909 8,6 16,0 -7,4 1,08
2006 4 580 620 40 093 70 046 -29 953 8,7 15,3 -6,6 1,08
2007 4 571 184 42 975 67 569 -24 594 9,4 14,8 -5,4 1,14
2008 4 568 047 47 455 66 709 -19 254 10,4 14,6 -4,2 1,23
2009 4 581 854 52 097 64 919 -12 822 11,3 14,1 -2,8 1,33
2010 4 879 566 55 613 65 472 -9 859 11,5 13,5 -2,0 1,38
2011 4 899 344 57 004 61 665 -4 661 11,7 12,7 -1,0 1,38
2012 4 953 219 62 343 61 910 433 12,6 12,5 0,1 1,48
2013 5 028 000 64 374 60 491 3 883 12,8 12,0 0,8 1,48
2014 5 131 942 67 215 60 222 6 993 13,1 11,7 1,4 1,52
2015 5 191 690 70 725 62 013 8 712 13,6 11,9 1,7 1,59
2016 5 225 690 72 879 61 459 11 420 13,9 11,7 2,2 1,63
2017   66 558 60 591 5 967 12,6 11,5 1,1 1,50
2018   63 871 59 424 4 447 11,9 11,1 0,8  

Arrondissements

 

Carte des districts de Saint-Pétersbourg.

no 
(cf. carte)
Arrondissement Dénomination
française
Habitants
1er janvier 2004
Habitants
1er janvier 2005
Remarques
1 Admiralteïski Arrond. Amirauté 184 400 181 704 Centre historique
2 Frounzenski Arrond. Frounze 402 700 398 994  
3 Kalininski Arrond. Kalinine 467 200 464 570  
4 Kirovski Arrond. Kirov 336 100 332 413  
5 Kolpinski Arrond. Kolpino 174 800 176 213 depuis 1999
6 Krasnogvardeïski Arrond. Krasnaïa Gvardia 330 200 327 484  
7 Krasnoselski Arrond. Krasnoïe Sélo 304 300 302 890  
8 Kronstadt Arrond. Kronstadt 43 100 42 992 depuis 1999
9 Kourortni Arrond. Kourortny 67 100 67 235  
10 Lomonossovsky Arrond. Lomonossov 37 300 37 420 depuis 1999
11 Moskovski Arrond. Moscou 272 400 268 873  
12 Nevski Arrond. Néva 434 500 435 097  
13 Pavlovski Arrond. Pavlovsk 16 100 16 006 depuis 1999
14 Petrodvortsovi Arrond. Petrodvorets 76 800 77 574 depuis 1999
15 Petrogradski Arrond. Pétrograd 131 500 128 469 Centre historique
16 Primorski Arrond. Primorski 397 500 401 609  
17 Pouchkinski Arrond. Pouchkine 101 000 103 009 depuis 1999
18 Centre Arrond. central 231 100 225 821 Centre historique
19 Vassileostrovski Arrond. Île Vassili 198 700 196 815 Centre historique
20 Vyborgski Arrond. Vyborg 417 300 414 812  

Économie

Article général Pour un article plus général, voir Économie de la Russie.

 

Pont Izmaïlovski.

 

Perspective Nevski, centre financier majeur.

 

Établissement du fabricant de turbines LMZ sur la Néva.

 

Le port de Saint-Pétersbourg (2003).

Saint-Pétersbourg est un centre de communications et un site majeur de la recherche et de l’industrie russe. Comme dans une grande partie de la Russie, le tissu économique bénéficie depuis le début des années 2000 de la prospérité financière qui découle de la hausse du prix des matières premières, mais le poids relatif de Saint-Pétersbourg dans l’économie russe et son rôle symbolique sont en constant déclin malgré la politique volontariste de l’équipe municipale de l’équipe du maire Anatoli Sobtchak (1991-1996) et l’appui des plus hauts dirigeants russes (Vladimir Poutine est un enfant de la ville). Saint-Pétersbourg a perdu son statut de deuxième capitale et tend à redevenir une simple capitale régionale17.

Le poids de l’industrie était traditionnellement important avec une part prépondérante liée au complexe militaro-industriel (plus de 70 % avant la perestroïka18). Saint-Pétersbourg compte des entreprises rattachées à pratiquement toutes les branches d’activité, la construction navale et le secteur des machines-outils étant particulièrement bien représentés. Tous les brise-glaces atomiques et la majorité des sous-marins sont construits à Saint-Pétersbourg. Les principaux secteurs industriels également bien représentés sont l’électronique (essentiellement pour l’aéronautique et l’aérospatiale), les nouveaux matériaux, la production d’énergie (LMZ est un des plus gros fabricants de turbines du monde), l’appareillage médical, les secteurs de la santé et de la médecine préventive ainsi que l’ingénierie écologique. L’industrie automobile étrangère, qui détient une part croissante du marché russe, a installé, dans près de la moitié des cas, ses usines de montage dans la région, à l’instar de General Motors ou encore Scania pour l’assemblage, ou bien Continental AG pour la fabrication de pneumatiques. Saint-Pétersbourg, le Détroit russe, a été retenu surtout grâce aux pressions et incitations des dirigeants russes. Plusieurs multinationales étrangères se sont également installées comme WrigleyGilletteRothmansSEBUnileverJapan Tobacco et Coca-Cola. La brasserie Baltika, entreprise locale fondée à parts égales par le danois Carlsberg et l’écossais Scottish & Newcastle, a réalisé en 2005 près d’un milliard de chiffres d’affaires et est la plus grosse brasserie de Russie et la deuxième en taille d’Europe. La coentreprise créée en 1990 à Saint-Pétersbourg est rapidement devenue une entreprise importante pour la ville.

Des mesures fiscales ont permis d’attirer le siège de plusieurs grandes entreprises russes, essentiellement celles comportant une forte participation de l’État, ont délocalisé leur siège, situé auparavant à Moscou, sur les bords de la Néva. Ainsi les taxes de la filiale pétrolière de Gazprom « Gazprom Neft », la banque généraliste Vnechtorgbank (VTB), l’armateur Sovtorgflot, la firme d’oléoducs Transneftprodukt ou la compagnie aérienne Transaéro devraient dans le futur alimenter le budget municipal.

Le gravier, le grès, l’argile et la tourbe sont extraits sur le territoire de la ville. En revanche, l’agriculture ne joue aucun rôle dans l’économie locale. À 80 km de Saint-Pétersbourg, dans la ville de Sosnovy Bor, se trouve une grande centrale nucléaire qui produit 50 % de l’énergie électrique consommée dans la région.

Les infrastructures portuaires de Saint-Pétersbourg en font le premier port commercial de Russie et couvrent près de 25 % du transit marchand de la Russie.

Saint-Pétersbourg était le port principal de la flotte de l’Union soviétique et une grande partie des navires de combat et des sous-marins se trouvent encore aujourd’hui dans le port militaire de la ville. Le premier bateau à moteur à propulsion diesel, le Vandal, construit en 1903 à Rybinsk, était basé à Saint-Pétersbourg. Avant la perestroïka, le complexe militaro-industriel représentait 80 % de l’économie de la ville.

Quelques entreprises connues dans le monde entier depuis la période soviétique sont originaires de Saint-Pétersbourg et y ont leur siège comme : l’éditeur Prospekt Nauki, renommé pour ses publications scientifiques, le combinat optique, dont l’appareil Lomo LC-A à la qualité optique médiocre est à l’origine d’un phénomène artistique original : la lomographie. Et le fleuron de l’industrie horlogère soviétique l’usine de montres de Petrodvorets qui produit les fameuses montres Raketa.

Le tourisme joue un rôle croissant dans l’économie de Saint-Pétersbourg. Selon l’UNESCO, la ville fait partie des 10 destinations préférées des vacanciers.

Transport

 

Plan du Métro de Saint-Pétersbourg.

La ville est un des principaux nœuds de communications du pays. C’est le centre du réseau routier et ferroviaire régional et il dispose d’un port maritime vital pour la Russie (le delta de la Neva, au fond du golfe de Finlande, offre une ouverture maritime à la Russie sur la mer Baltique). La ville, qui constitue le terminus de la voie d’eau Volga-Baltique qui relie la Baltique avec la mer Noire, compte plusieurs ports fluviaux (dans le delta de la Neva).

Saint-Pétersbourg est une ville où le transport en commun est plutôt développé. Le développement de l’ensemble portuaire fait partie des priorités du pays depuis l’indépendance des pays baltes, dont les ports captent aujourd’hui une partie substantielle des flux de marchandises. À moyen terme, le réseau de métro doit être étendu d’une quarantaine de kilomètres et une ligne de RER passant par la gare de Saint-Pétersbourg doit être construite pour soulager le réseau de bus, tramway et métro.

Métro

 

Volkovskaya Station.

 

Station perspective Nevski.

La ville est desservie par un réseau de métro entièrement souterrain inauguré en 1955. En raison de la nature marécageuse du terrain, il a été nécessaire de creuser le tunnel dans la couche de granit située à grande profondeur : c’est le métro le plus profond du monde19 puisqu’il descend jusqu’à 90 mètres de profondeur. Il compte actuellement cinq lignes dont les 67 stations s’étendent sur 113,5 km de réseau (distance moyenne entre les stations 1 800 mètres) et transporte quotidiennement plus de 3,43 millions de passagers20. Les plus anciennes stations du réseau sont décorées de manière somptueuse (marbre, œuvres d’art, lustres), en particulier les stations Avtovo et Narvskaïa. Ces deux stations font partie la ligne Kirovsko-Vyborgskaïa (en russe : Кировско-Выборгская) qui présente de nombreuses œuvres artistiques, dont des sculptures, des vitraux et des peintures murales. Ces deux stations sont classées dans les 100 plus impressionnantes stations de métro du monde.

Trains

La ville a cinq gares principales desservant diverses directions : les gares Baltique, Vitebsk, Ladoga, Moscou et de Finlande. Saint-Pétersbourg a des liaisons régulières avec Helsinki via Vyborg (du côté russe), Kouvola et Lahti (du côté finlandais) via le train rapide Allegro et Moscou, via le train rapide Spassan en 4 heures ou moins ou différents trains de nuits (comme l’Express, le Baltique express, le Léon Tolstoy et la Flèche Rouge)21.

La gare de Vitebsk (Витебский Вокзал) est la plus vieille gare de Saint-Pétersbourg, son architecture est de style Art nouveau (vitraux, boiseries dans certains salons) avec un ton jaune ocre et blanc. C’est de là que le premier train en provenance de Moscou arriva en . La gare de Vitebsk a été restaurée (2001-2003) à l’occasion du tricentenaire de la création de Saint-Pétersbourg. Avant la Première Guerre mondiale, le Nord-Express allait directement de Saint-Pétersbourg jusqu’à Paris. Saint-Pétersbourg possède un réseau ferroviaire régional (« Elektritschka ») s’étendant très loin ; de l’oblast de Léningrad, il dessert certaines villes de l’oblast de Novgorod, l’oblast de Pskov et la république de Carélie.

Tramways, trolleybus et bus

La ville de Saint-Pétersbourg possède un réseau d’autobus et de trolleybus développé. Le réseau de tramway de Saint-Pétersbourg était autrefois le plus important de la planète. Il comporte en 2007 38 lignes et 220 km de voies. Depuis la libéralisation de l’économie russe, les autorités municipales ont choisi de privilégier les modes de transports individuels : plus de 120 km de lignes ont été supprimées depuis les années 1960 pour faire de la place aux véhicules automobiles (surtout dans le centre-ville) et les investissements sont réduits au minimum. Le parc qui comprend près de 1 000 voitures est vieillissant. Tramway et trolleybus transportent environ 475 millions de passagers par an dans les années 200022. Le tramway subit la concurrence de minibus privés (les « marchroutkas ») qui assurent la desserte des mêmes lignes avec une meilleure fréquence mais à un coût supérieur. Ce mode de transport a capturé une part de marché importante du transport public de la ville.

 

Magasin « Gavanski ».

Réseau routier

Saint-Pétersbourg est desservie par douze axes routiers importants. Actuellement, on construit une autoroute plus large autour de la ville. La déviation vers l’est permettant d’éviter la traversée de la ville a été ouverte au transport en , la rocade express ouest en .

Port de commerce

Le commerce extérieur est un atout majeur de Saint-Pétersbourg11, la ville est donc reliée à d’autres villes d’Europe. Une ligne de ferry dessert Kaliningrad. D’autres liaisons existent avec StockholmHelsinkiKielRostockLübeckSassnitz et d’autres ports de la mer Baltique. Les principaux avant-ports de Saint-Pétersbourg se trouvent à Oust-Louga et Vyssotsk.

Aéroports

La ville est desservie par deux aéroports situés à environ douze kilomètres au sud du centre-ville. Après Moscou il s’agit de la deuxième plate-forme aéroportuaire de Russie (6 millions de passagers en 200723) :

  • l’aéroport international Pulkovo II pour les vols internationaux. De nombreuses compagnies desservent Saint-Pétersbourg, dont la compagnie aérienne russe Pulkovo Aviation Entreprise (code AITA FV) ;
  • l’aéroport Pulkovo I pour les vols intérieurs.

Il comprend deux terminaux, le II consacré aux vols internationaux et le I aux vols intérieurs. Il fait partie du groupe Pulkovo Aviation. Il se trouve à environ 17 km au sud de Saint-Pétersbourg, dans le quartier appelé Poulkovo.

Tourisme

Le tourisme d’affaire joue un rôle important dans l’économie tout comme celui intérieur de toute la Russie en plus de celui associé aux visiteurs des pays étrangers. Cela prend ainsi une place importante dans le secteur des services et se reflète sur l’activité, la vitalité économique. La ville possède un imposant patrimoine historique et culturel créant alors un produit touristique de choix et fait du tourisme une base de l’économie urbaine. D’ailleurs, Saint-Pétersbourg a pris la 10e place à la fin de l’année 2012 (2010 – 7e place) parmi les villes touristiques les plus visités et populaires d’Europe (et la 20e dans le monde).

En 2016, Saint-Pétersbourg a été visité par 6,9 millions de touristes (le nombre de ressortissants étrangers qui sont arrivés à Saint-Pétersbourg à travers les points de passage du district fédéral du Nord-Ouest en 2016, est élevé à 2 847 200 personnes (principalement des touristes de Finlande, de l’Allemagne, des États-Unis, de la Suède et de la France24. La ville compte au moins 358 petits et grands hôtels (dont les fameux « Grand Hôtel Europe », « Astoria », « Saint-Pétersbourg Corinthia », « Baltic », « Pulkovo », « Saint-Pétersbourg », « Moscou », « Russie », « Octobre », « Azimut Hotel Sank Petersburg » et d’autres) et en incluant les chambres d’hôtes cela peut en représenter 27 000 chambres. Avec l’introduction d’un nouveau port de mer à l’ouest de l’île Vassilievski et de l’abolition du régime des visas pour les visites à court terme de touristes, la ville est devenue l’un des centres du tourisme de croisière en Europe. Ainsi 457 000 croisiéristes ont visité la capitale du Nord en 201625.

En décembre 2016, Saint-Pétersbourg a reçu le prix prestigieux de la World Travel Awards du domaine de l’industrie du tourisme dans la catégorie « Destination chef de file en tant que ville culturelle mondiale » (World’s Leading Cultural City Destination) 2016 et dans les sources de langue russe elle a été baptisée « capitale touristique du monde »26,27,28.

Toujours selon le site officiel gouvernemental de la ville29, les touristes en 2015 y ayant séjourné une nuit représentaient 4 %, deux nuits 11 %, trois nuits 16 %, quatre nuits 22 %, cinq nuits 15 %, six nuits 7 %, sept nuits 9 % et plus de sept 16 % ; puis pour ce qui est des sommes dépensées par jour, 55 % du budget des touristes était de 0 à 100 euros, tandis que 32 % d’entre eux dépensaient de 100 à 250 euros, 9 % de 250 à 500 euros et 4 % de visiteurs aisés portaient à des débours de 500 euros et plus.

Enseignement et recherche

 

Bâtiment de l’Académie des beaux-arts.

Historiquement, Saint-Pétersbourg était le centre scientifique de la Russie : c’est dans cette ville qu’ont été créées au xviiie siècle les grandes institutions scientifiques russes, sous l’impulsion de Pierre le Grand et de Catherine II. Aujourd’hui, la ville est toujours, à côté de Moscou, le plus important centre d’enseignement supérieur et de recherche scientifique. Il y a à Saint-Pétersbourg 120 universitésgrandes écoles et écoles techniques supérieures. Parmi celles-ci, 43 sont publiques, 22 militaires et 50 gérées par le privé mais avec des diplômes reconnus par l’État. Les plus connues sont l’université de Saint-Pétersbourg, l’université d’économie et de finances, l’université polytechnique, l’Académie des beaux-arts, le Conservatoire Rimski-Korsakov, l’université technique du génie militaire et l’Académie militaire de logistique et transport.

Dans la ville, 600 000 habitants se consacrent à l’enseignement et à la recherche, dont environ 340 000 étudiants. Plusieurs prix Nobel ont été attribués à des personnalités vivant ou travaillant dans la ville : le dernier à être récompensé est Jores Alferov prix Nobel de physique en 2000.

Panorama

 

Place du Palais.

Personnalités liées à Saint-Pétersbourg

Morts à Saint-Pétersbourg

Autres personnalités de Saint-Pétersbourg

Galerie

Jumelages

La ville de Saint-Pétersbourg entretient des relations de coopération avec31 :

Notes et références

Notes

  1.  En orthographe précédant la réforme de 1917–1918 : Санктъ-Петербургъ.
  2.  En orthographe précédant la réforme de 1917–1918 : Петроградъ.

Références

  1.  Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2.  Prononciation en russe retranscrite selon la norme API.
  3.  http://almaterra.over-blog.com/article-19761974.html [archive].
  4.  [1] [archive].
  5.  L’Express international (lire en ligne [archive]).
  6.  PouchkineLe Cavalier de bronze, vers 38.
  7.  Wladimir Berelowitch, Olga Medvedkova, Histoire de Saint-Pétersbourgp. 27.
  8.  Dominique FernandezLa Magie blanche de Saint-Pétersbourg[réf. non conforme], citant PouchkineLe Cavalier de bronze, vers 16.
  9.  Ettore Lo Gato, Le mythe de Saint-Pétersbourg.
  10.  Natalia Smirnova, Saint-Pétersbourg ou l’enlèvement d’Europe, Éditions Olizane, p. 63.
  11. ↑ Revenir plus haut en :a et b Selon le Grand Atlas pour le XXIe, édition Le Soir, p. 128-129.
  12.  Palais d’Été de Pierre le Grand [archive], 13 juin 2015.
  13.  Les premières versions du temps du muet sont une version russe et une version française qui datent de 1911, la première production occidentale tournée sur les lieux le fut en 1997.
  14.  Céline Bayou, « Le Rock russe, conquérir une liberté intérieure » [archive]Le Courrier des Pays de l’Estno 1058, 2006.
  15.  « Saint-Pétersbourg accueillera la finale 2021 » [archive], sur Le Figaro (consulté le 26 septembre 2019).
  16.  « Recensements et estimations de la population depuis 1897 » [archive], sur pop-stat.mashke.org — (ru) « Office fédéral de statistiques, Recensement de la population russe de 2010 » [archive], sur www.ru — (ru) « Population résidente par municipalité de la Fédération de Russie au 1er janvier 2012 » [archive] [rar], sur gks.ru — (ru)« Population résidente par municipalité de la Fédération de Russie au 1er janvier 2013 » [archive] [rar], sur gks.ru.
  17.  Denis Eckert, Le monde russe, 2005 (ISBN 978-2-01-145965-7).
  18.  Jean Radvanyi, La nouvelle Russie4e édition (ISBN 978-2-2003-5289-9).
  19.  Mis à part peut-être le métro de Pyongyang (Corée du Nord), dont les données de la profondeur sont difficilement vérifiables.
  20.  (en) Présentation du métro de Saint-Pétersbourg [archive], sur le site urbanrail.net.
  21.  (en) « Passengers – Moscow — St-Petersburg » [archive], sur pass.rzd.ru (consulté le 15 octobre 2017).
  22.  (ru) site officiel Gorelektrotrans [archive].
  23.  (en) Site Internet institutionnel de l’aéroport de Pulkovo [archive].
  24.  (ru) « Статистика. Развитие туристского рынка (Statistique. Développement du marché touristique). » [archive], sur Site officiel gouvernemental de St-Pétersbourg,‎ (consulté le 6 octobre 2017).
  25.  Ibid., « Статистика. Развитие туристского рынка. » par : Администрация Санкт-Петербурга (http://gov.spb.ru/gov/otrasl/c_tourism/statistic/ [archive]). Vérifié le 6 octobre 2017.
  26.  (en) « World’s Leading Cultural City Destination 2016 » [archive], sur www.worldtravelawards.com/ (consulté le 5 octobre 2017).
  27.  (ru) « Санкт-Петербург признан туристической столицей Мира » [archive], sur gov.spb.ru,‎  (consulté le 5 octobre 2017).
  28.  (ru) « Санкт-Петербург признан туристической столицей Мира » [archive], sur lenta.ru (consulté le 5 octobre 2017).
  29.  (ru) « Статистика – Администрация Санкт-Петербурга » [archive], sur gov.spb.ru(consulté le 15 octobre 2017).
  30.  « Notice sur le Général Bazaine », dans Félix Jean-Baptiste ReibellProgramme ou résumé des leçons d’un cours de construction, Paris, Carillan-Gœury et V. Dalmont, 1839-1840 (lire en ligne [archive])p. 118-120.
  31.  Cooperation between St. Petersburg and foreign cities and regions [archive].

Bibliographie sommaire

Voir aussi

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