Culture et Voyages

Car l'un ne va pas sans l'autre !

Dynastie des Qi septentrionaux (550 – 577)

Cette très courte dynastie Qi du Nord apparaît de plus en plus comme le lieu — la Chine du Nord — et le temps où s’inventa la peinture officielle : celle qui depuis les Tang jusqu’au xxe siècle servit de référence pour penser la peinture officielle en Chine 50. Les portraits de deux gardiens de la chambre funéraire dans la tombe de Lou Rui (?-570)51,52 communiquent, d’un trait ferme, sur le mur, leur image individualisée, peut-être deux Tabghatch. C’est avec le dernier trait de pinceau que le peintre de cette époque donnait la vie au portrait par le regard. Un regard qui est étonnamment perçant et spirituel pour l’un des deux cavaliers. On semble y percevoir déjà la force du style (fengli) qui conduit harmonieusement l’ensemble des traits de pinceau, et la résonance spirituelle (qiyun) qui communique l’esprit du sujet dépeint. Certains vont jusqu’à y voir la main d’un très grand peintre de cour : Yang Zihua. La tradition, transmise par Guo Ruoxu (époque Song) a retenu pour cette dynastie, le nom de Cao Zhongda (originaire de Sogdiane), « réputé pour ses images rituelles indiennes »53 autrement dit : bouddhiques. Ce qui doit nous rappeler l’omniprésence de l’art bouddhique à cette époque, sous forme d’ensembles architecturaux, de sculptures et de peintures sur soie, murales ou sur les reliefs, et qui a quasiment disparu à la fin de la dynastie Tang à l’exception des grottes peintes.

© 2024 Culture et Voyages

Thème par Anders Norén