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Dynastie Song à Hangzhou : (les XIe – XIIIe siècles)

C’est la période de plein épanouissement de la culture chinoise dans les domaines de la peinture, à l’encre sur soie et sur papier, paysagère mais pas seulement, et de la céramique qui donne lieu à de multiples expérimentations pour une production d’une très grande diversité et de très haute qualité. Cette culture rayonne au-delà de ses frontières et imprègne les cultures des Liao et des Jin, au nord de la Chine. Ceux-ci vont déferler successivement sur l’empire et repousser les Song vers le sud. Ensuite, sous les Song du Sud, les peintures de paysages se situent naturellement en bord de mer, ouverts sur de vastes horizons et ils remplacent les peintures de paysages abrupts des Song du Nord.

  • Les peintres de Montagne et eau, et la peinture chanDurant les trois siècles de la dynastie des Song, la peinture chinoiseN 10, connut un épanouissement comme jamais auparavant. La grande peinture intellectuelle atteint la parfaite maîtrise et des créations des plus singulières, en particulier dans la tradition du paysage philosophique Montagnes et Eauxshanshui65. Les peintres Li ChengFan KuanXu Daoning, Yan Wengui, Guo Xi, Wang Ximeng, et Li Tang plus que tous les autres, servirent de références au moins jusqu’au xxe siècle66. Sous les Song du Sud, Ma Yuan et Xia Gui sont les parfaits exemples de la meilleure peinture de cour, spécialisés dans la peinture shanshui.

Dans le même temps Liang Kai (à la cour entre 1201 et 1204) et Mi Fu ainsi que MuqiN 11 et plus tard Wu Zhen (1280-1354) comme au Japon le peintre Sesshū (1420-1506), qui pratiquaient une peinture très enlevée, xie yi67 – où la spontanéité et la vivacité du trait sont privilégiés – ont laissé une profonde empreinte dans l’histoire des relations entre la peinture chinoise et la culture occidentale68 en tant que maîtres de la peinture chan. Le fils de Mi Fu, Mi Youren69, hérita en partie de son style, apparemment « spontané », en peignant dans l’humide et, donc, avec des taches plus ou moins incontrôlables. En Europe, Johannes Itten (1888—1967) , par exemple, réalisait des peintures à l’encre dans cet esprit dès les années 1929-3170.

La peinture de professionnels, gong bi, est souvent celle des peintres de cours, comme Li Di, réalisant des sujets élégants et néanmoins évocateurs du temps qui passe, par exemple, comme les peintures « fleurs et oiseaux » et la peinture réaliste, et qui usent avec subtilité des couleurs qui peuvent être vives parfois71. Une peinture de ce type a aussi donné lieu à une production populaire et artisanale tout au long de l’empire.

  • La peinture réaliste. Dès les premières années de la dynastie, les peintres de l’Académie, tels que, probablement72, le lettré Zhang Zeduan (à l’Académie Hanlin, sous le règne de Renzong, 1023-1063), ont travaillé à la commande pour l’empereur et la cour. Zhang Zeduan répondait au goût, partagé à la cour, pour la peinture réaliste comme c’est le cas pour Animation au bord de la rivière le jour de la fête du printemps.
  • Les peintures « fleurs et oiseaux », « herbes et insectes ». Dans le domaine de la peinture, le goût de Huizong le porta vers un art à la fois précieux et intime, et fait de rapports subtils, comme on peut en trouver dans la peinture de fleurs et oiseaux. Le peintre professionnel et peintre de cour à l’Académie, Li Di, sous les Song du Sud, offre un bon exemple de ce genre élégant qui plaisait tant à la cour et qui se poursuivit dans les siècles suivants, jusque dans la céramique. François Cheng a su montrer, sans emphase, le sens des correspondances, du microcosme au reste du monde, les jeux de mots visuels qui donnent toute leur saveur à ces peintures séduisantes73.
  • Les copies. Des Song, l’histoire a surtout retenu le nom du dernier empereur des Song du Nord, Huizong (1082 – 1135), à l’existence tragique. Calligraphe hors pair, peintre et poèteN 12, il prit le plus grand soin à retranscrire des peintures anciennes de sa collection qui, sans lui, auraient été perdues, en en gardant plus l’esprit que la lettre, comme ce fut de tradition dans la peinture chinoise.

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