Culture et Voyages

Car l'un ne va pas sans l'autre !

Époque d’Edo (1603-1868)

Époque d’Edo (1603-1868)

 

Calligraphie sur rouleau du Bodhidharma: « Le zen s’adresse directement au cœur humain, vois dans ta nature et deviens Bouddha », Hakuin Ekaku (1685-1768)

De nombreux historiens de l’art montrent l’époque d’Edo comme une continuation de la période Azuchi Momoyama. Certes, au début de l’époque d’Edo, bon nombre des tendances antérieures en peinture continuent à être populaires, mais un certain nombre de nouveaux courants se font également jour.

Au début de l’époque d’Edo apparaît la très importante école Rinpa, qui utilise des thèmes classiques, mais les présente sous une forme audacieuse et richement décorative. Tawaraya Sōtatsu (? -v.1643), en particulier, développe un style décoratif et recréée des thèmes de la littérature classique en utilisant des figures brillamment colorées et des motifs du monde naturel disposés sur un fond de feuilles d’or. Ce renouveau de traditions qui remontent à l’époque de Heian, bénéficient des calligraphies de Hon’ami Kōetsu (1558-1637)56,57. Un siècle plus tard, Ogata Korin (1658-1716) retravaille le style de Sōtatsu et créée des œuvres visuellement magnifiques où fleurs et plantes, oiseaux et paysages sont composés dans de vastes espaces puissamment rythmés58. Ce peintre, comme tant d’autres, dessina le décor de nombreux kosode, vêtement proche du kimono59. Cette école aura de très lointains effets dans l’art japonais, jusqu’au XXIe siècle.

Une autre tendance importante de la période d’Edo est le développement du genre bunjinga (peinture de lettré)60, également connu sous l’intitulé école de Nanga (« école de peinture du Sud »). Ce genre commence comme une imitation des peintres amateurs-érudits chinois de la dynastie Yuan, dont les œuvres et les techniques parviennent au Japon au milieu du XVIIIe siècle. Les artistes bunjinga postérieurs modifient considérablement à la fois les techniques et les thèmes de ce genre pour créer un mélange des styles japonais et chinois. Les représentants de ce style sont Ike no TaigaUragami GyokudōYosa BusonTanomura ChikudenTani Buncho et Yamamoto Baiitsu.

En raison de la politique d’austérité fiscale et sociale du shogunat Tokugawa, les modes luxueux de ce genre et de ces styles sont en grande partie limités aux couches supérieures de la société et inaccessibles, si ce n’est même réellement interdits, aux classes populaires. La classe exclue de fait des couches supérieures créée un type artistique distinct, le fuzokuga où les peintures qui représentent des scènes de la vie commune et quotidienne, en particulier celle des gens ordinaires, et des scènes du théâtre kabuki, de prostituées et de paysages, sont populaires. Ces peintures du XVIe siècle entraînent la création de l’impression de masse des gravures sur bois, appelée ukiyoe, qui déterminent la représentation habituelle de la seconde moitié de l’époque d’Edo.

En 1856 le Bureau d’Inspection des livres étrangers est créé et le peintre Kawakami Tōgai y traduit des livres de technique picturale anglais. Ce peintre et un dessinateur pour The Illustrated London News forment le premier peintre yōga (de style occidental) Takahashi Yūichi (1829-1894). La suite se passe à l’époque Meiji.

Quelques artistes célèbres

 

Peintres de l’époque d’Edo, dont un grand nombre de peintres pratiquent aussi la gravure :

.

© 2024 Culture et Voyages

Thème par Anders Norén