Peinture ancienne : généralités
Contrairement à la formation de l’artiste en Occident, la formation classique du peintre au Japon est inséparable de l’apprentissage de la calligraphie2.
Les thèmes, où l’influence chinoise est régulièrement significative, comprennent la peinture religieuse bouddhiste, les portraits de moines et de sages, les paysages inspirés de la tradition chinoise de la peinture de lettrés de l’école du Sud, et de scènes présentant des fleurs et oiseaux, sous forme de lavis d’encre monochrome (kanga) ou nuancée de couleurs diluées. Ces peintures furent initiées à l’époque de Muromachi, dans les monastères zen, et dans l’École Kanō, au service des chefs de guerre3.
Des traditions typiquement japonaises, yamato-e, se sont développées dans tous ces domaines par des effets bien plus décoratifs, en passant sur des formats monumentaux, ou en préférant un support de soie plutôt que le papier. Le sujet qui est largement considéré comme le plus caractéristique de la peinture japonaise, et plus tard de l’impression, est la représentation de scènes de la vie quotidienne et de scènes narratives souvent remplies de personnages et de détails.
Pour les peintres qui s’inspirent de la peinture chinoise, la peinture japonaise classique est inséparable de la calligraphie. C’est fondamentalement un « art du trait », où la notion de trait n’est pas la même qu’en Occident qui voit le trait comme un pur contour, une limite4. Les Quatre trésors du lettré sont au cœur de la peinture japonaise, qui utilise traditionnellement l’encre5. L’importance de la calligraphie explique le fait que dans la tradition japonaise, certains peintres sont des lettrés, tandis que la peinture a été considérée en Occident, jusqu’à la Renaissance, comme un art de la matière, trompeur, par opposition à la philosophie, la géométrie et la musique, selon une tradition de pensée platonicienne ou néo-platonicienne.
La liste officielle des peintures des Trésors nationaux du Japon comprend 158 œuvres ou ensemble d’œuvres du VIIIe siècle au XIXe siècle (y compris un certain nombre de peintures chinoises depuis longtemps conservées au Japon) qui rassemble les peintures japonaises les plus précieuses.