L’eschatologie islamique est une composante de la théologie islamique qui étudie les croyances religieuses concernant la vie après la mort et la fin des temps. Ses thèmes s’inscrivent dans la continuité du judaïsme et du christianisme et, par ces doctrines, possèdent un héritage du zoroastrisme8. L’eschatologie musulmane contient ainsi des éléments provenant des ouvrages comme l’Apocalypse de Baruch et l’Apocalypse de Pierre9.
Dans l’islam, le Jugement dernier est une doctrine essentielle. De nombreux passages du Coran le décrivent clairement comme un événement qui transformera le monde à la fin des temps ; la terre sera détruite et tous les hommes seront rétribués comme ils le méritent.
« Lorsqu’on sonnera une seule fois de la trompette ; lorsque la terre et les montagnes seront emportées et pulvérisées d’un seul coup, celle qui est inéluctable surviendra ce Jour-là ; le ciel se fendra et sera béant ce Jour-là. Les Anges se tiendront sur ses confins, tandis que ce Jour-là, huit d’entre eux porteront le Trône de ton Seigneur. Ce Jour-là, vous serez exposés en pleine lumière ; aucun de vos secrets ne restera caché. » Coran LXIX.13-1810
Le Coran et ses enseignements se veulent des avertissements pour les hommes. Ils décrivent les événements allant se produire et il est possible de considérer qu’ils ont globalement une visée eschatologique8.
Néanmoins, en raison de l’aspect fragmentaire des sourates, le Coran ne développe pas un système eschatologique complet et n’est pas explicite, par exemple, sur le devenir de l’âme entre la mort et le jour de la Résurrection. Devant cette lacune, les commentateurs musulmans ont dû avoir recours aux hadiths8. C’est ainsi que « des hadîths et des récits populaires amplifient les événements apocalyptiques de la fin des temps cités dans le Coran et ajoutent des détails supplémentaires » comme la distinction entre signes majeurs et signes mineurs annonçant le Jugement9.
Pour l’eschatologie coranique, trois évènements caractérisent la fin des temps : « l’anéantissement (fanâ’) de toutes les créatures, la résurrection des morts (qiyâma) et le rassemblement (hashr) en vue du jugement final ». Des signes précèdent ces événements et annoncent sa venue. Parmi ceux-ci se trouvent le décrochement du soleil, le scindement de la lune8. Né dans un contexte marqué par des attentes apocalyptiques, le Coran et les hadiths soulignent le fait que Mahomet voyait cette fin des temps comme imminente9,11. Ces passages semblant être les plus anciens du Coran, Shoemaker considère que cette fin des temps n’ayant pas eu lieu, cette dimension eschatologique aurait été modifiée ou occultée par le pouvoir califal11.