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Les médecins du Vè siècle

Apres Anaxagore, au cours du Ve siècle, l’esprit ionien gagne du terrain,  mais sans avoir  de représentants  remarquables ; les physiciens sont raillés par les comiques, Hippon par Cra­tinos, Diogène d’Apollonie par Aristophane; et Platon dans le Cratyle parle des Anaxagoriens. On voit revivre toutes les vieilles thèses milésiennes ; Hippon prend pour principe l’eau; Diogène d’Apollonie, l’air; Archélaos d’Athènes admet­ tait avec Anaxagore le Noûs et le mélange primordial. Mais ces auteurs s’intéressent en général moins à la cosmologie qu’à la physiologie et à la médecine.

 

Archélaos d’Athènes

Nous possédons, sous le nom d’Hippocrate, né à Cos en 450, une série de quarante et un traités médicaux, qui nous montrent l’immense importance qu’a eue la médecine dans la vie intellectuelle des Grecs vers la fin du Vè siècle. Tous les auteurs sont détachés des vieilles superstitions, et l’on connait le magni­fique début du traité de l’Epilepsie. « Je pense que l’épilepsie, appelée aussi maladie sacrée, n’a rien de plus divin et n’est pas plus sacrée  que  les  autres ; les hommes lui donnèrent d’abord une origine et  des causes  divines par  ignorance. » Pourtant  il nait entre eux un important conflit de méthode, concernant les rapports de la médecine  avec  la  cosmologie  philosophique. Les uns, comme l’auteur du traité Sur l’ancienne médecine, craignent avant tout pour leur art le dogmatisme et l’incertitude de la physique; il ne convient pas d’avoir recours à de vaines hypothèses, comme celle du froid et du chaud, du sec et de l’humide comme causes de la maladie et de la santé ; de pareilles suppositions sont bonnes quand on veut traiter des mouvements célestes, dont on ne peut rien dire d’assuré ; la véritable médecine est autonome, et elle a découvert par l’observation, sans le secours de ces hypothèses, une infinité de choses dont elle est sûre. A cette méthode empirique s’opposent les médecins physiologistes dont Platon a si parfaitement défini le point de vue dans un passage de Phèdre (270 c). Il n’est pas possible, pense Platon, de comprendre la nature de l’âme sans celle de l’univers, et, s’il faut en croire Hippocrate, l’on ne peut même pas, sans cette méthode, parler du corps ; il faut examiner à propos de chaque être s’il est simple ou composé, et, au cas où il est composé, faire le dénombrement de ses parties, et examiner à propos de chacune d’elles les actions et passions qui lui appartiennent.

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