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Napoleon le Saccageur

Liste des méfaits de cet ignoble individu 

 

Destruction d’une partie de la forêt de Bialowieza

Dégâts de l’armée Napoléonienne en 1812

Destructions et pillages à Venise

Devenue maître de Venise, Napoléon pilla Venise de nombreuses richesses, détruisit de nombreux couvents, réaménagea la cité en détruisant des églises. Bref, il ne se fit pas beaucoup d’amis vénitiens. Ah si.napoleon-banti-musee-correr
D’une part, il ordonna de ne plus fermer le ghetto juif la nuit et d’autre part, il fit de Venise, un port franc, c’est-à-dire détaxé. La chambre de commerce commanda donc une statue de Bonaparte afin qu’elle soit érigée Place Saint Marc. Le sculpteur Domenico Banti, élève de Canova, réalisa une statue d’un Napoléon athlétique (1811), présenté à la manière d’un empereur romain, la toge nonchalamment retenue à ses hanches, tenant un globe en mais gauche (vous comprenez le symbole, n’est-ce pas ?) et tendant la main droite en un geste protecteur.

Cette statue fut érigée sur la place Saint Marc au début du XIXe siècle, mais déboulonnée à l’arrivée des autrichiens. Aprés de nombreuses vicissitudes et déplacements, la statue fut finalement rachetée en 2002 par le Comité Français pour la Sauvegarde de Venise, afin de compléter le musée Correr. Après tout, cette statue faisait partie de l’histoire de Venise.

Seulement voilà. C’était sans compter avec la haine profonde des vénitiens envers Napoléon, envahisseur et pilleur de Venise. Un vent de révolte souffla sur la lagune. Pas question de revoir cette statue de l’envahisseur. La statue dut être transportée de nuit pour éviter la colère des anti-Napoléon. Elle fut finalement exposée au Musée Correr. Mais la colère ne retomba pas si facilement. La statue fut plusieurs fois dégradée. La main protectrice vola en éclat. Désormais, la statue est protégée par une paroi de verre.

Le Bucentaure

Plus de deux siècles après son saccage par les troupes de Napoléon, Venise entame la reconstruction du Bucentaure, somptueux navire d’apparat qui symbolisait sa puissance. Et demande à la France de contribuer à l’effort financier, rapporte le quotidien italien La Stampa.

Ce fut la pire expression du mépris que permet le pouvoir : avant de charger sur quelques milliers de mules et d’envoyer en France un patrimoine artistique inestimable, Napoléon ordonna à ses hommes de piller de manière impitoyable et méthodique le symbole suprême de la richesse et du prestige de Venise, le dernier Bucentaure. C’était le 9 janvier 1798. Depuis le XIVe siècle, Venise avait possédé quatre bateaux de parade de ce type, qui, au fil du temps, rivalisèrent de luxe et de magnificence. Le dernier Bucentaure était éblouissant de beauté : il mesurait près de 35 mètres de long, plus de 7 mètres de large, et plus de 8 mètres de haut. De quoi provoquer un frisson d’admiration chez tous ceux qui le voyaient.
La somptueuse embarcation avait été construite sans regarder à la dépense pour ce qui est du choix du bois, du revêtement en feuille d’or pur et de la décoration. Pendant des siècles, le Bucentaure fut le symbole du pouvoir de Venise. Mu par 42 rames – chaque rame était manœuvrée par quatre hommes –, le Bucentaure promenait le doge et ses hôtes dans les grandes occasions : le doge était assis sur un trône, tandis que les autorités de la ville étaient confortablement installées face à lui, sur les 90 sièges d’une salle recouverte de velours rouge. Le jour de l’Ascension, les Vénitiens se déplaçaient vers la plage du Lido pour célébrer les noces entre Venise et la mer. C’était bien sûr le doge qui consacrait l’union en jetant une alliance à la mer.
Les Vénitiens n’ont jamais digéré la perte du Bucentaure. Rien ne peut les consoler : ni les rares vestiges qui échappèrent aux flammes et aux déprédations, actuellement conservés dans un musée mais dont l’authenticité n’est même pas assurée, ni les créations artistiques et les maquettes représentant le bateau. A peine eurent-ils perdu leur Bucentaure qu’ils souhaitèrent le récupérer ; deux cent dix ans après l’outrage, il semble que ce moment soit arrivé. Une Fondation Bucentaure a été créée dans ce but et, le 15 mars prochain, les travaux débuteront dans une des pavillons de l’arsenal.
Le coût de la construction du nouveau Bucentaure est exorbitant : entre 15 millions et 20 millions d’euros, provenant de sponsors privés, et, espère-t-on à la Fondation, également de particuliers. Et, comme les dettes avec l’histoire ne se règlent jamais, une lettre a été envoyée à l’Elysée, demandant expressément une aide à Nicolas Sarkozy : les fils devant payer pour les fautes de leurs pères, on apprécierait que le président de la France décide d’effacer l’ancienne injustice en contribuant à la reconstruction du trésor perdu.
Sarkozy n’a pas encore donné sa réponse. Mais, quoi qu’il arrive, les travaux de reconstruction du Bucentaure vont démarrer. Dans le chantier de l’arsenal, des artisans travailleront sous la direction de l’armateur Davino De Poli. Les travaux devraient durer deux ans et s’inspirer à la maxime “Tel qu’il était, là où il était” : ainsi s’y prend-on à Venise pour reconstruire un élément disparu du patrimoine. Les maquettes et les nombreux tableaux représentant le Bucentaure serviront de modèles. Aucun détail ne sera oublié : on reproduira les revêtements dorés, les figures de proue et les statues, qui faisaient de l’embarcation du doge le navire le plus admiré de tous les océans. Et l’on ne lésinera pas sur les velours et les sculptures.
“Les financements proviennent des plus grosses entreprises du Nord de l’Italie. Nombre d’entre elles ont déjà adhéré. Nous avons également le soutien de plusieurs collectivités locales, parmi lesquelles la municipalité de Bergame, ville natale du condottiere Bartolomeo Colleoni, qui fut un serviteur fidèle de la Sérénissime République de Venise”, explique Roberto D’Agostino, le vice-président de la Fondation Bucentaure. Au fur et à mesure de sa construction, le Bucentaure sera son propre musée : le chantier sera ouvert de façon permanente – au public et aux touristes, bien sûr, mais également aux écoles, qui découvriront un arsenal aussi dynamique qu’autrefois.
Et lorsque le Bucentaure sera terminé ? “On le mettra à la mer”, assure-t-on à la Fondation, au moment de la fête de la Sensa, le jour de l’Ascension.
Pour assurer son entretien, le Bucentaure pourrait être loué à l’occasion de ces fêtes extrêmement fastueuses qui remplissent les palais et les hôtels vénitiens. Quant aux rameurs, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes pour les recruter – dans la lagune, les champions ne manquent pas. Le désir de retrouver leur navire est si fort que les Vénitiens font déjà la queue pour trimer sur les bancs de nage.

Repères
Le dernier Bucentaure mesurait 34,80 mètres de long, 7,30 mètres de large et 8,50 mètres de haut. Cette galère était propulsée par 168 rameurs qui actionnaient quatre par quatre 42 rames de 11 mètres de long. L’équipage de quarante marins, commandés par trois amirals, se répartissait sur les deux ponts. Le pont supérieur, couvert par un baldaquin, accueillait 90 dignitaires – les plus hautes autorités de la ville – assis et le trône du doge. Les feuilles d’or revêtant les nombreuses sculptures en bois furent fondues et envoyées en France par les soldats de Napoléon Ier en 1798.

Anna Sandri

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